vendredi 30 décembre 2011

L'Inde avec Anne-Sophie

Une nouvelle page se tourne dans ce périple, avec le départ sans se retourner, d’Antho qui saute dans un taxi à Katmandou. Le temps n’est pas aux «Au revoir» et nous savons déjà tous les deux que rien ne changera, quand on se reverra, excepter quelques moments de vies qui se seront déroulés et influencerons sûrement nos devenirs!
Je vais vivre, de mon côté, un final en apothéose sur les terres népalaises. Depuis le hublot de l’avion me menant à Delhi, j’ai le plaisir de pouvoir admirer l’ensemble de la chaine himalayenne qui s’étend devant mes yeux.
Ce voyage en avion, non prévu, mais qui s’imposait pour arriver à temps en Inde et accueillir Anne-Sophie, annonce la couleur pour le séjour à venir.

L’inde, qui m’enchantait déjà auparavant, seulement de par son évocation, va me prendre dans son tourbillon de vie dès l’arrivée dans sa capitale Delhi. La culture indienne et la frénésie ambiante est omniprésente dans le quartier Paharganj sur Main Bazar où je passerais la première nuit.


La journée suivante sera l’occasion d’une promenade en solo dans Old Delhi et sur Connaught Place. Il n’y pas de thématique à cette journée ou de but précis. Je désire seulement me familiariser avec cette nouvelle destination et me faire ma propre opinion de ce pays à l’accent unique et sans équivalence.

La pauvreté et mendicité sont omniprésentes, les rabatteurs travaillant pour des hôtels se jettent sur la première personne étrangère qui porte un sac à dos, les conducteurs de Rickshaws sont d’une insistance déchainée, voir parfois agressive, pouvant très vite être énervant, les vendeurs de marchandises diverses ne sont pas sans reste, la pollution est latente, les odeurs sont multiples… Souvent excitantes pour l’odorat au grès des plats qui chauffent, des odeurs des épices,…

Mais aussi de nombreuses fois nauséabondes, en pleine ville, dus aux déchets pourrissants, à l’odeur d’excréments d’animaux mais aussi d’êtres humains (en raison des toilettes publics à ciel ouverts, des rejets des tuyaux du tout à l’égout directement à l’extérieur). Le bruit est incessant, jours et nuits en raison de la circulation, des klaxons, de la musique ou de certains travaux qui ne prennent pas fin à la tombée de la nuit! Les bâtiments sont délabrés, l’humidité s’infiltre partout, les routes sont à peine entretenues… Les indiens continuent par habitude de jeter dans la rue, par la fenêtre des moyens de locomotion, depuis chez eux, tous déchets produits par la société de consommation (emballages plastiques, restent alimentaires,…) comme s’il s’agissait encore de déchets biodégradables produits par la nature et qu’il jetterait en pleine campagne…
La vision apocalyptique décrite ci-dessous est réelle mais surtout très réductrice, et peu constructive. Elle consiste à un tableau noir peint par une personne non préparée à ce genre d’expérience et qui ne serait pas comment gérer une situation nouvelle, à mille lieux de ce qu’elle connait dans son petit cocon, d’une province européenne par exemple.

Cette énumération provocatrice a principalement pour but de vous plonger dans une atmosphère particulière, propre aux nombreuses grandes villes de ce sous-continent indien. Tout ce qui va suivre, montre que, au contraire, ce pays recèle milles trésors: de nombreuses personnes très prévenantes, aidantes et d’une gentillesse sans limite, un faste passé historique et des monuments architecturaux qui le relate, de nombreuses odeurs développant le côté olfactif d’un cerveau en ébullition, ce dernier atteint aussi par les sensations ressenties par des papilles gustatives mises à contribution par un nombre incalculable de mets différents et raffinés, en commencent par la nourriture dans la rue.... Comment ne pas évoquer aussi les rencontres improbables dans les rues avec des vaches sacrés, mais aussi des chameaux, des éléphants et toute une basse-cour élevé à même le goudron et qui se rassasie souvent des déchets créés par l’être humain. Et les rencontres d’individualités diverses, au hasard de mes pérégrinations, ne seront pas pour me déplaire.

Le temps est arrivé des retrouvailles avec Anne-Sophie. L’excitation est présente et j’ai hâte de la prendre dans mes bras… Pour elle qui ne parle quasiment pas un mot d’anglais la tension doit être encore plus palpable et le mélange des sentiments très particuliers. L’aéroport à Delhi est très particulier. Il est en effet impossible d’y rentrer pour accueillir les arrivants sauf si vous êtes en possession d’un badge spécial ou que vous payez sans avoir le droit de rentrer avec un sac. J’attends donc comme de nombreux indiens devant les grandes portes vitrées. A-t-elle réussi à passer le poste de douane sans encombre? Va-t-elle s’aventurer jusqu’à cette sortie? Tout se passe avec une facilité déconcertante! Elle a été aidée pour remplir son formulaire d’entrée sur le territoire, la personne de la douane c’est montrée très coopérative et elle a suivi le flot de passager ne me trouvant pas à l’intérieur. Elle ne m’a pas vu. J’accoure vers elle et peut lui faire la surprise… Se prendre dans les bras était un souhait fort de tous les deux devant réalité à cet instant précis. La sensation est étrange pour tous les deux… Seul l’envie de profiter prend le dessus à cet instant.

Le séjour étant cours, seulement deux semaines, pour elle en Inde. Nous avions décidés de partir au plus vite de la capitale pour commencer une boucle qui nous y reconduirait 12 jours plus tard. Nous voici déjà à la gare pour obtenir les billets de train nous faisant partir dans un sens ou un autre. Les billets pour Jaisalmer n’étant pas disponible avant le 2 décembre (6 jours plus tard), nous entreprendrons donc ce périple dans le sens des aiguilles d’une montre en commençant par Agra. Nous devons partir à 17h00. Mais pour commencer ce périple de la meilleure manière possible, le train aura 3H00 de retard et quittera les quais seulement qu’à 21h00…

Lors de l’attente, je vais commettre une erreur fatale que l’on pourrait facilement attribuer à un voyageur débutant. La fin commençant à se faire sentir, nous allons chercher des Samossa (pièces de pâtes fris fournies de pomme de terre et autres légumes)! De retour à la gare, l’un des quatre achetés tombe malencontreusement sur la route devant la station ferroviaire. Le réflexe est d’en donner un autre à Anne-Sophie et de directement prendre ce dernier pour moi-même… Je n’ai pas le réflexe de supprimer la partie qui a touché le sol… Je pense ne pas vouloir savoir ce qui vient de s’additionner à cette nourriture que je me prépare à ingurgiter. Je sais simplement que mon corps ne va accepter du tout cette bactérie que je viens de déposer dans mon estomac. L’intoxication alimentaire se produit!

Je vous épargnerais les détails de la situation. Pour résumer, les douleurs seront présentes, le corps très affaiblis, une acidité impressionnante des selles liquides, et une situation qui va s’éterniser pendant 6 jours ne s’atténuant que par paliers d’améliorations successives mais minimes… Cela ne va aucunement nous empêcher de profiter du voyage. Je ne vais pas baisser l’intensité de ce périple ne serait-ce que pour me reposer quelques heures. Cependant je retiendrais une leçon toute particulière de cette expérience et je ne la renouvellerais pas. Croyez-moi sur parole…

Je continue en revanche depuis ceci (plus de 20 jours) à manger la nourriture de la rue, à boire les jus de fruits frais,… comme je l’ai toujours fait partout au cours de mes précédents voyages. Ceci ne m’a apporté aucun désagrément. Bien au contraire c’est un vrai plaisir d’un point de vue gustatif et je ne compte pas m’arrêter au cours de ce périple….

Mais revenons sur ce quai de gare, où ma maladresse vient d’avoir lieu et il est trop tard pour revenir en arrière surtout que je réaliserais mon erreur bien plus tard. Nous prenons finalement le train et arrivons à 23h00 passé à Agra… La journée est très longue pour Anne-Sophie à peine arrivé de l’avion dans la matinée et déjà en mode voyageur en sac à dos dans toute sa splendeur.

Nous partagerons donc un rickshaw avec une allemande rencontrée à la sortie du train et nous logerons dans le premier hôtel non complet qui nous ouvre ces portes. Une longue journée s’achève pour tous les deux. Le sommeil nous gagne immédiatement nous aidant aisément à rejoindre les bras de Morphée.


Au réveil, notre première occupation sera de trouver un hôtel beaucoup plus agréable. Nous allons faire beaucoup mieux que cela. Nous en dénicherons un avec une vue imprenable sur l’un des monuments les plus fameux au monde; le Taj Mahal! Nous réservons sa visite pour la fin de l’après-midi agrémenté d’un couché de soleil qui devrait être sans égal dans ces lieux.
Nous commençons le plongeon dans le passé moghol du pays par la visite du Fort d’Agra, un des plus beaux du pays. Ce dernier est doté de doubles remparts atteignant 20 mètres de hauteur et revêtant une couleur rouge, dû au grès utilisé. Sa construction fut entreprise en 1565 par l’empereur Akbar.
Son petit-fils, Shah Jahan, le transforma en Palace avant que ce dernier lui serve de prison doré quand son fils Aurangzeb l’y enferma après l’avoir détrôné. De ce fort, il put admirer la merveille qu’il venait de faire bâtir, par amour, pour accueillir le corps de sa deuxième épouse Mumtaz Mahal morte en mettant au monde leur quatorzième enfant…. Déambuler dans ce fort nous permettra de faire un premier pas intéressant dans l’histoire qui a animé cette partie du territoire.

Nous regagnons le centre-ville d’Agra et nous nous préparons, avec une envie démesurée, à pénétrer dans l’enceinte contenant le monument qui selon son créateur «ferait verser des larmes au soleil et à la lune» et qui, pour Rudyard Kipling serait «l’incarnation de la pureté».

La queue effectuée par les indiens voulant admirer le Taj Mahal est énorme. La sensation de passer devant toutes ces personnes n’est pas toujours aisée seulement du fait que nous sommes étrangers. Pour se consoler, savoir que nous payons 40 fois plus eux aide assez aisément à faire passer la pilule.
Le spectacle est au rendez-vous quand nous franchissons le porche en grès rouge haut de 30 mètres. Le Taj Mahal se présente à nous, surélevé sur une plateforme en marbre ne laissant que le ciel en toile de fond.
Il fait face au Nord à La rivière Yamuna et il est gardé par des minarets blancs haut de 40 mètres de hauteur, ornant les angles du soubassement. Complétant le site une mosquée en grès rouge, lieu important de culte, a été construite à l’ouest et le Jawab, bâtiment identique, trône à l’est.
Revenons à la structure principale constituée d’un magnifique marbre blanc, sculptée de fleurs, de délicats treillis en marbre et de panneaux en pietra dura faits de pierres précieuses incrustées dans la pierre. Cette sensation d’une goutte d’eau d’un pure éclat et semi translucide me vient à l’esprit… Sa beauté est mise en abime encore plus du fait que ce dernier se reflète dans les canaux du jardin y menant. La sensation est saisissante et il fut agréable de profiter de ce spectacle pendant quelques heures. Le soleil s’étant couché, revêtant une belle couleur orangée, nous nous devons de quitter ce lieu unique.
Nous continuerons dès le lendemain notre découverte de la civilisation et de l’empire moghol avec la visite dès le lendemain de la magnifique citée fortifiée de Fatehpur Sikri (capitale de l’empire de 1571 à 1585).
Elle contient une splendide mosquée ainsi que trois palais pour ces épouses favorites; une hindoue, une musulmane et une chrétienne. La polygamie était de mise mais la tolérance religieuse aussi, comme le prouve cet empereur.
Il est intéressant de voir que des traditions se perpétuent. Par exemple les femmes sans enfants qui viennent attacher un fil sur le tombeau en marbre blanc d’un saint dans le but de tombé en ceinte, à l’instar de l’empereur qui vint l’implorer pour avoir un fils. Nous commençons à petit pas à comprendre un peu comment vivaient les empereurs et leur cour à cette époque, et qu’elles traditions étaient de mise.
De retour à Agra, l’envie nous pousse dans un bazar où la vie foisonne. C’est passionnant de voir l’ébullition autour des échoppes de textile, de toutes sortes d’article de la vie de tous les jours, des étals de nourriture et autour des marchands ambulants. L’absence quasi totale de touristes nous permet de réellement observer comment se déroule la vie actuelle à l’indienne. Les personnes semblent surprises de nous voir mais ils répondent facilement à nos sourires, nos salutations. Entre autre divertissement, il est comique de voir un singe saisir trois bananes sur une étale et narguer le vendeur en les mangeant, perché sur l’arbre qui surplombe l’endroit.
De retour à pied vers notre hôtel, nous sommes intrigués par de la musique franchissant un mur de pierre. La curiosité étant de mise lors d’un voyage comme celui-ci et cela faisant partie de ma personnalité, je décide de rentrer pour admirer le groupe de musique. Il s’agit en fait d’une fête privée. Nous sommes très vite accueillis par l’organisateur. Ils nous demandent si nous nous sommes perdu. Lui disant que nous avons juste été attirés par la musique. Il nous propose spontanément de nous assoir pour profiter du spectacle et nous donne de la nourriture provenant du buffet. Incroyable de voir l’hospitalité naturel de cet indien. Notre séjour nous réservera encore de nombreuses belles surprises telles que celle-ci.
Nous nous dirigeons ensuite vers Jaipur, la ville rose, couleur de l’hospitalité (couleur utilisée pour peindre la ville par le Maharaja Ram Singh pour accueillir le prince de Galles en 1876 et la tradition est restée).
La ville est chaotique mais son glorieux passé et la préservation de ces palais et forts perchés sur des collines ainsi que des bazars antiques vont nous permettre de profiter de lieu sublimes tout en nous imprégnant un peu plus de ces temps révolus. Il y a dans la ville même le rempart crénelé qui entoure la vielle ville, Le Hawa Mahal (ou palais de vents) d’architecture Rajput et constitué de 5 étages avec des fenêtres roses permettant aux femmes du Harem d’observer l’activité incessante de la rue sans être vues.
Il y a aussi comme curiosité un vaste palais et un observatoire immense constitué d’instruments de mesures tous plus fou les uns que les autres mais d’une précision fonctionnelle impressionnante. Un indien nous emmènera en rickshaw découvrir le magnifique temple de l’eau qui trône au milieu d’un lac artificiel, nous fera découvrir un endroit en pleine ville où loge des éléphants et questions de business nous emmènera finalement dans une usine de production de tissus pour nous montrer le processus de fabrication mais surtout pousser à la consommation.
La grandeur de l’empire Rajput prend tout son sens et sa splendeur à 11 km de Jaipur aux forts d’Amber et de Jaigargh ancienne capitale de l’état dont la ville repose au milieu de la vallée, protégée par des remparts qui surplombent les collines irrégulières l’entourant.
La montée en éléphants que de nombreux touristes utilisent, malgré le piteux état des pachydermes, permet au moins une chose; visualiser de nos yeux les moyens de transport utilisés il y a 5 siècles. La conservation des bâtiments et Les mises en scène avec des mannequins dans le fort de Jaigargh terminent la facilitation pour nos esprits de projection dans ce faste passée des cours de Maharajahs. Tous les éléments sont réunis pour profiter de ces lieux avec un soleil omniprésent.
Je vais réaliser un nouveau rêve dans les murs de ces forts. En effet, je jouerais les enchanteurs de serpent. C'est assez impressionnant d'avoir ce cobra me fixant droit dans les yeux. J'essairais de l'amadouer grâce à un air indien produit par un flûte spéifique du Rajasthan. Revêt-elle des caractères magiques? je ne serais vous dire mais l'instant vécu lui le sera pour moi.
Des rencontres vont encore bonifier notre séjour. C’est le cas d’un vielle homme faisant ces propre peintures et qui nous accueil dans son petit temple. Il nous offrira le thé, jouera de la flûte et nous présentera sa famille ainsi que son humble demeure.
Un autre jeune indien, à la station de bus pour nous rendre à Pushkar, va nous mener au car, nous installer à l’avant du bus, dans la cabine du chauffeur, où nous pouvons sans problème déposer nos sacs (à l’arrière le car est bondé, toutes les places sont prises et l’allée centrale comble de personnes se tenant debout). Nous pouvons par la même occasion admirer «les prouesses» ou plutôt folies du conducteur. Ce jeune s’installera à nos côtés jusqu’à Ajmer où nous devons prendre une correspondance. Avant même que nous ayons le temps de faire quoi que ce soit, il a déjà pris les devants, obtenus les informations pour savoir lequel des cars nous devons prendre, et il a déjà payé nos tickets à notre place. Incroyable comportement humain que cette assistance volontaire sans rien demander en retour. Je pense qu’il est improbable voir impossible de trouver une personne en Europe, ou du moins en France qui verrait cela pour vous! Pensez-vous honnêtement que vous feriez cela pour un étranger rencontré 3h00 auparavant? Je me suis posée la question et je pense que je ne le ferais pas spontanément sauf dans un cas bien spécifique, ou peut-être plus maintenant avec les expériences que je vis continuellement. Je pense que nous devons plus que jamais d’amplifier l’entre-aide entre tous les individus de cette unique planète.


Nous atteignons la première petite ville de ce voyage; Pushkar. Au vu de la population en Inde et de sa superficie, je peux même l’évoquer comme une petite bourgade de seulement 14000 habitants.
Nous allons nous plonger dans la spiritualité hindouiste au bord du lac sacré de Pushkar, haut lieu de pèlerinage. Ce lac aurait surgit à l’endroit où Brahma aurait fait tomber une fleur de lotus. Il est actuellement entouré de temples aux couleurs bleutés d’où partent de nombreuses Ghats (grands bassins pour se purifier) qui entourent le lac. Nous prendrons part à la cérémonie de purification et des offrandes organisée pour nous par un prêtre hindou. Nous entreprendrons la récitation de certains mantras (récitations sacrées). Nous allons seulement nous asperger d’un peu d’eau et nous touchant les parties importantes que sont les oreilles et les yeux. Le spectacle est prenant de voir les hindous se plonger entièrement dans les Ghats ou directement dans le lac pour procéder, par ablutions, à la purification de leur corps. Nous profiterons aussi de la visite de cette ville pour nous rendre à l’un des seuls temples au monde, et l’unique en Inde, dédié à Brahma, créateur de l’univers dans l’hindouisme.
 
Nous finirons cette journée en gravissant une colline surplombant le village et la vallée alentour pour admirer le couché de soleil. Un apéro, bien français, constitué d’une bonne bouteille de vin et d’un saucisson aux noisettes, nous permettra de passer un très agréable moment.
Ce dernier se déroule, tout d’abord, sous un soleil prenant des couleurs de plus en plus rougeâtre colorant le ciel de mille feux et laissant place par la suite à une belle nuit étoilée qui s’éclaire au fur et à mesure des minutes qui s’égrènent.
La fin de soirée au calme dans un hôtel très agréable, nous prépare à une journée beaucoup plus tumultueuse dans la ville voisine d’Ajmer. Cette dernière, entourée de collines irrégulières, encerclent le grand lac d’Anna Sagar où il sera très agréable de terminer la journée au calme dans un parc à l’abri de la chaleur sous un arbre. Nous commençons la visite de la ville par le Dargah of Khwaja Muin-ud-din Christi, un des principaux lieux de pèlerinage musulman du pays.
Nous allons alors découvrir plus en profondeur une nouvelle religion dans ce pays. Un soufi ayant vécu en France, va nous faire découvrir ce lieu particulier et nous apportera de nombreuses informations très enrichissantes sur cette religion en Inde, la cohabitation au cours des derniers millénaires avec les autres religions et la situation actuelle. Devant le tombeau fait de marbre d’un saint soufi des personnes prises de démences crient pour se libérer de leur démon, des femmes implorent le pardon et se libèrent de leur pêchés. Des ordons sacrés et de petits-mots sont accrochés aux barreaux du tombeau en signe de requêtes ou remerciements de pèlerins. La ferveur est encore plus grande à l’intérieur du tombeau que l’on atteint après avoir fait la queue avec de nombreux pèlerins. Hommes et femmes viennent avec de nombreuses offrandes (fleurs, riz, draps contenant des inscriptions) et ils se recueillent sur la tombe en priant avec les prêtres. Nous venons de rentrer dans une vision du monde et un mode de vie totalement différent de celui des hindouistes. Il est impressionnant de voir comment la cohabitation se déroule du mieux que possible.


La visite terminée, nous nous rendons quelques centaines de mètres plus loin pour admirer les ruines magistrales et d’une beauté architecturale flagrante d’une ancienne mosquée.


Comme c’est le cas depuis le début du séjour et comme cela se répète de nombreuses fois au cours de la journée, notre couple est sujet à de nombreuses interpellations d’Indiens. Ces derniers procèdent à des prises intempestives de photos.
De nombreux indiens veulent poser avec nous. Ce jeux est fait de manière plus ou moins correct selon s’il s’agit de famille, d’hommes seules et selon la religion auxquels ils appartiennent. Des clichés sont aussi pris furtivement, «à notre insu» (nous ne sommes pas dupes, merci LoL) avec les objectifs de téléphone ou appareil photos pointés sur nous, lorsque nous nous promenons dans la rue.
De nombreuses familles viennent aussi nous demander des informations sur notre nationalité, notre voyage, etc. Je ne vous parle même pas des regards scotchés sur nous, monnaie courante partout où nous nous trouvons et passons. C’est le monde à l’envers, nous sommes presque perçu comme des Stars qui ne peuvent pas se promener tranquille dans la rue. Nous devrions peut-être penser à ouvrir notre propre business et à faire payer chaque photo… Hihihi
De retour sur la route passant devant la mosquée visité ultérieurement nous allons être pris dans un mouvement de foule impressionnant. Un personnage public important vient de se rendre dans ces lieux. L’armée et la police quadrillent le secteur et ils ont bloqués tout passage. Les personnes (femmes et enfants compris) s’accumulent très rapidement dans la petite rue, la densité augmente, nous sommes de plus en plus serrés et bientôt nous sommes poussés de toute part. Quand la police décide d’ouvrir un petit passage pour que les personnes puissent continuer leur chemin, la cohue est totale! Nous manquons de tomber et de nous faire piétiner à chaque seconde. Nous essayons tant bien que mal d’aider les parents avec des enfants qui peuvent suffoquer ou être écrasé. Après plusieurs dizaines de minutes, nous serons ravis de sortir de cette infernale machine compresseur.

Nous terminons notre promenade dans un temple Jaïn qui renferme un diorama sur 2 étages illustrant le concept Jaïn de l’ancien monde, ces 13 continents et océans et la ville d’Or d’Ajodhya. C’est extraordinaire de voir la place que peut prendre une religion et les croyances dans un pays surtout dans les temps révolus. Ces religions fédérant un nombre inimaginable de croyants, elles engendrent des richesses incroyables leur permettant de telles réalisations farfelues. Cela n’a pas vraiment de sens si nous prenons en compte la pauvreté de chaque personne qui y adhère.

En fin d’après-midi, nous effectuons un trajet en train de 5h00. Je discuterais avec de nombreux indiens forts sympathiques rencontrés sur le quai de la gare ou dans le wagon. Anne-Sophie réaffirmera sa forte envie d’apprendre l’anglais pour pouvoir échanger avec un plus grand nombre et ne pas être «mise à l’écart» lors de tel moment de partage. Quoi qu’il en soit, la magie du voyage opère toujours avec l’intérêt que nous portent ces indiens (lorsqu’il n’est pas seulement à but lucratif) et des échanges multiples nous permettant de comprendre tous les jours un peu plus ce pays complexe.
Le prochain arrêt, la prochaine gare, la prochaine destination de ce périple est Udaipur! Réputée, depuis plus d’un millénaire, la ville la plus romantique du Rajasthan, voir de l’Inde pour certains, elle doit ce renom à son cadre bucolique fait de reliefs anciens, de grands lacs et d’une architecture digne de conte de fées. Nous trouverons un logement digne de ce lieu avec une vue superbe depuis la terrasse du restaurant sur le lac Pichola et ces deux îles merveilleuses, il borde aussi temple indo-aryen Jagdish et nous pouvons admirer à quelques dizaines de mètres le haut du palais de la ville.
Après une nuit dans une chambre agréable, la journée commencera de la meilleure des façons par un superbe levé de soleil, un petit-déjeuner agrémenté d’un Lassi à la mangue (laitage liquide fait à base de yaourt) et un déambulement des rues de cette ville en éveil.
Nous allons découvrir le palais de la ville, le plus vaste du Rajasthan magnifiquement ornementé par des balcons, tours, dômes. L’intérieur revêt des chefs d’œuvres architecturaux, ornemental et un style spécifique associé à ces palais indien du Rajasthan.
Il domine le lac et ces deux fameuses îles. L’une, l’île Jagnimas, est entièrement recouverte du palais du lac, résidence royale transformé en hôtel et que vous pouvez découvrir dans un fameux James Bond! L’autre, île de Jagmandir contient aussi un palais dont le nom a, de nombreuses fois, été cité dans l’histoire de cette région.
Nous allons aussi découvrir lors de ce séjour Ahar et ces 250 cénotaphes des Maharanas de Mewar (ancienne dynastie qui pendant plus de 76 générations régneront sur la région). Cet ensemble constitue un ensemble impressionnant de dômes érigés au cours des siècles.
Nous allons aussi nous écarter un peu des chemins battus pour visiter le village reconstitué de Shilpgram qui reproduit les nombreuses habitations rurales des différentes régions alentours en présentant leur artisanat. Pour le rejoindre nous longerons le lac Fateh, entouré de collines et rendez-vous favori des amoureux indiens.
Ce côté romantique sera mis en avant un peu plus par un super couché de soleil admiré depuis une colline dominant l’ensemble de la ville. Nous renouvellerons l’expérience du levé et couché de soleil tous les jours de notre séjour dans cette ville apaisante malgré sa grandeur.
Lors d'une marche dans Udaïpur, nous allons être pris dans la folle douceur d'un mariage déambulant dans les rues avant de commencer la célébration de leur amour. Ils nous invitent à rejoindre le cercle de danseurs. Nous nous laisson envoûter par le moment présent. Ils nous proposerons même de les suivre pour participer à la cérémonie de mariage et au festin d'un repas gigantesque. Finalement perdu dans la foule des invités et n'ayant pas reçu de confirmation que nous étions les bienvenus, nous nous écarterons de ce mariage et rentrerons à l'hôtel.
Nous allons aussi assister à un spectacle de danses indiennes et de marionnettes. Ce dernier sera un enchantement pour les yeux et un moment particulier grâce à ces instants artistiques indiens connus et reconnus mondialement.
Pour ma part, une expérience nouvelle et simple va devenir un moment inoubliable. Je me rends chez un barbier, dont l’échoppe est perdue dans un dédale de petites ruelles mais qui a été chaudement recommandé par le réceptionniste de l’hôtel. L’enseigne et super propre et Herman qui tient sa boutique va se révéler méticuleux, impeccable au niveau hygiène et habille de ces mains pour un travail frôlant la perfection. Le rasage sera accompagné en prime d’un massage du visage, du d’épaississement des cheveux aux endroits stratégiques pour continuer à les laisser pousser, d’une suppression des cheveux non esthétiques dans la nuque et de l’application de lotion après-rasage et pour nourrir la peau et le cuir-chevelu. Le tout, s’il vous plait, pour la modique somme de 50 roupies (soit 0,75 euros).
Le travail fut tellement bien effectué que je n’hésitais pas à lui laisser un pourboire conséquent, doublant la facture finale. L’ambiance détendue, faite de franches rigolades, de discussions animés sous l’œil attentif d’Anne-Sophie qui a cet instant eu le rôle de photographe.
Il est déjà après un dernier couché de soleil admiré depuis le toit de l’hôtel de prendre la direction de Jodhpur où nous arriverons par bus couchette à 5h00 du matin. Sac sur le dos, nous nous enfonçons dans la «Ville bleue» (nom dû à la couleur de ces habitations) au-dessus de laquelle s’élève majestueusement la magnifique citadelle de Mehrangargh.
Ce fort semble épouser les parois rocheuses de la colline sur laquelle il est perché. Une fois installé dans le «Blue Hotel», douche rafraichissante effectuée, nous prendrons le petit-déjeuner au levé du soleil sur la terrasse surplombant la ville. Nous nous aventurons dans les ruelles qui prennent vie au fur et à mesure que le soleil monte dans le ciel. C’est principalement le cas autour de la tour de l’horloge qui est le point central du marché de Sadar magnifié par des milliers de couleurs des produits vendus. La montée vers le prodige architectural que constitue Mehrangargh nous permet de découvrir le site petit à petit ainsi que d’imaginer le talent des ouvriers ayant participés à sa construction.

La visite avec l’audioguide nous permettra d’assouvir notre soif de connaissances historiques et culturelles. Beaucoup d’éléments, sur l’Inde, décris à cet instant, éclaircissent de nombreuses questions jusqu’alors restées sans réponses. Le temps passant, les éléments s’imbriquant les uns les autres, il devient aisé pour tous les deux de nous imaginer la vie passée des Maharajah, des reines dans le harem, des paysans et artisans, mais tout aussi du peuple actuel quintessence de ce pays aux multiples facettes culturelles, religieuses,… et recélant tant de richesses.

Le mémorial de marbre blanc de Jaswant Thada, simple mais déployant une harmonie naturelle, nous permettra de nous ressourcer dans ces jardins avant de retourner dans l’activité harassante de la ville.
Un repas au rythme des chants et danses indiennes complétera notre vision de l’identité indienne qui se crée dans l’alliance subtile de la diversité de ces habitants, des couleurs, des odeurs et senteurs, des codes de vie régulant la société, de l’histoire, de la religion,… Cet ensemble forme un monde complexe qui reste encore un mystère non totalement résolu me concernant! Et je ne suis pas sûr que cela ne soit jamais le cas.
Lors de ce repas, où je me retrouve à danser avec la danseuse sur la piste, un producteur nous proposera de prendre part au tournage d’un film pendant trois jours. Ceci se déroule dans l’Umaïd Bhavuan Palace et le sujet serait selon son promoteur sur la culture européenne, plus spécifiquement allemande en Inde. Il nous propose par la même occasion de nous indemniser notre séjour et de nous payer un petit salaire. Le séjour d’Anne-Sophie étant compté, nous ne pouvons même pas envisager cette possibilité surtout que nous possédons déjà les billets de train pour rentrer de Jaisalmer, prochaine destination, jusqu’à Delhi.
Nous reprenons déjà la route et atteignons en bus cette destination que l’on surnomme aussi la "Ville dorée" en raison des constructions taillées dans un grès de couleur miel.
Nous voici au milieu du désert dans une cité surplombée d’un fort magistral, finement sculpté, et évoquant tangiblement le faste passé engendré par l’activité économique créée par le passage des caravanes de chameaux. Ces dernières reliaient l’Inde et l’Asie centrale et elles transportaient des denrées d’une grande valeur.
Comment ne pas s’extasier devant ce mirage doré de toute beauté qui transcrit un exotisme certains et incite à l’aventure et au plaisir de la vie au beau milieu de la nature. Pour que notre réalité attrape dans la moindre mesure, le côté enchanteur de cette étape, nous allons prendre part à un safari à chameaux. Nous aurions dû être 5 avec 3 guides, cuisiniers ou plutôt homme à tout faire pour arpenter le désert à dos de chameaux. Un problème digestif aura eu raison de la peau d’un couple de Belge. Nous nous retrouvons donc seulement à trois avec Xabier un espagnol. Nous partons en Jeep au milieu de nulle part pour rejoindre les chameaux et leurs chameliers.
Ce safari et ces caractéristiques vont vraiment nous plonger dans la vie d’une caravane transportant autrefois les denrées à travers le continent. Une fois les sacs et toutes les provisions fixés sur les selles (sans étrier) de nos chameaux, nous pouvons nous lancer à travers les broussailles dans un paysage aride et sableux afin d’atteindre les dunes de sable du désert de Thar.
C’est un délice de se retrouver en pleine nature sous un grand ciel bleu mettant en valeur les couleurs jaunâtres et verdoyantes, d’après mousson, des paysages. La recherche de points d’eau et puits ainsi que la visite d’un village typique et la rencontre de ces habitants vont nous apprendre énormément sur les conditions de vie dans ces milieux restant assez inhospitalier.
Admirer la faune et la flore évoluant dans cette partie de l’Inde participe un peu plus à l’acquisition de connaissance de cette diversité du sous-continent indien.
La dualité du folklore et de l’authenticité de ce safari en chameaux est aussi représentée physiquement pour nous par le port du turban, la vaisselle faite à l’aide du sable du désert mais aussi par la cuisine faite au feu de bois ramassé au cours de nos péripéties.
Le thé chaud, les chappattis exquis et des potées de légumes constituent une base alimentaire succulente lors de ces 2 jours. C’est un plaisir d’aider nos chameliers, de prendre part aux activités quotidiennes de la caravane et d’ainsi un peu plus s’immiscer dans ce mode de vie unique!
Le couché de soleil ainsi que son levé resteront des moments magiques. La nuit à la belle étoile, au coin du feu, entre ces deux moments de grands changements naturels dans la journée sera éclairée par une quasi-pleine lune. Ces instants particuliers ne font qu’ajouter à la délectation de l’ensemble des participants que nous sommes.
Nos guides prennent vraiment soin de nous. Il en est même gênant, que malgré notre insistance, ils ne désireront pas se joindre à nous pour les repas. C’est une règle culturelle qui établit cet état de fait. Ils attendent que les invités soient comblés pour prendre finalement part au festin. Nous arriverons malgré tout à établir un réel et très bon contact permettant d’échanger sur de nombreux sujets et particulièrement sur leur vie actuelle. Ces instants, hors du temps, qui nous ont transportés dans un mode de vie spécial prennent déjà fin.
Nous retournons donc au fort de Jaisalmer pour profiter d’une belle journée ensoleillée… Elle s’écoule comme neige au soleil. Si je parle de la chaleur et du soleil de Jaisalmer, vous comprendrez aisément que la métaphore est réelle et que nous n’avons pas vu le temps s’écouler.
La boucle de 12 jours prend déjà fin lorsque nous prenons le train pour retourner à Delhi. Les 19h00 passés dans un wagon couchette est une première pour Anne-Sophie lors du plus long trajet en transport en commun jamais effectué d’une seule traite.

Mélangés aux indiens, nous goûterons pleinement aux habitudes locales dans ce moyen de transport très utilisé. Les rencontres et les paysages font partis du plaisir et nourrissent l’attractivité qui me pousse vers ce genre d’expérience que les personnes ne connaissent pas en voyage organisé. Le confort n’est pas toujours de la partie avec la poussière en plein milieu du désert et le froid au beau milieu de la nuit s’immisçant partout. Mais à l’arrivée, c’est avec un grand sourire que nous arpentons les quais de la gare d’Old Delhi sans avoir eu à compter le temps passé dans ce train!

A nous cette folle capitale et ces quelques sites d’une importance majeure au cours de ces 2 derniers jours partagés ensemble. Nous commençons par visiter les sites présents à New Delhi. Nous marcherons premièrement sur le Rajpath (voie royale) qui constitue une imposante voie d’accès et qui est bordé en son extrémité par l’India Gate.
Je tenais ensuite absolument à me rendre au Gandhi Smriti, mémorial rendant un hommage poignant «au père de la nation indienne». Ce dernier a été érigé à l’endroit même où le Matatria Gandhi fut abattu par un extrémiste hindou le 30 février 1948.
Nous continuons notre chemin en traversant le Lodi garden, lieu réunissant verdure et tombeaux en ruine. Cette partie riche de Delhi est à mille lieux de la frénésie ambiante dans d’autres quartiers. Elle est constituée par un ensemble de grandes avenues calmes, bordée de maisons avec de grands jardins et beaucoup de verdure. Nous terminerons la journée par la visite du site réputé le plus merveilleux de la capitale: le tombeau de Humayun. Ce tombeau bâti au milieu du seizième siècle est un bel exemple des débuts de l’architecture Moghole (édifice cubique, trapu et éclairé par des portes en arc avec un dôme en forme de bulbe).
Très facilement, nous pouvons constater de nombreuses similitudes avec le Taj Mahal. Nous percevons bien, à cet instant, le fait que l’inspiration pour la construction du plus fameux monument d’Inde a pris naissance au cours des siècles précédents et qu’il n’est pas dû la créativité et l’imagination d’un seul être. Nous profitons des jardins de ce tombeau jusqu’au crépuscule avant de remonter vers Main Bazar où nous logeons.
Sur la route nous assistons sans le savoir, à cet instant précis, à une éclipse totale de lune; Phénomène très étrange et agréable à contempler.

Nous nous endormirons sereinement près à attaquer une nouvelle journée qui s’annonce totalement différente. Après la certaine quiétude et propreté de New Delhi, nous nous aventurons dans Old Delhi, autre monde dans cette capitale aux multiples facettes. L’agitation est incroyable, les détritus sont partout, certains enflammés volontairement pour se réchauffer ou pour diminuer un entassement sans fin. De nombreux marché de fruits, légumes, des échoppes de vendeurs d’objets divers ponctuent les rues. La téléportation dans un passé médiévale révolu est total avec la visite des sites historiques parsemés dans ce quartier. Nous commencerons par la visite de l’imposant Red Fort ou Lal Qila.

Ce château en grès rouge permet de s’imprégner de la grandeur de la dynastie moghole. Cette dynastie, dont l’empire englobait une majeure partie du sous-continent indien, est à l’origine d’un nouvel âge d’or de la culture. En raison de leur pouvoir et richesse, ils sont à l’origine des plus beaux monuments anciens encore existant dans cette partie de l’Inde. Shah Jahan (1627-1658) a fait construire entre autre ce fort rouge, la mosquée Jama Masjid visitée dans la foulée, et surtout le Taj Mahal symbole puissant de l’inde et de l’amour pour un être cher. Malgré le délabrement intérieur du monument, il est possible d’imaginer la vie des empereurs faite de fastes cérémoniaux et de richesses inimaginables.
La visite de la mosquée, alternance verticale de grès rouge et de marbre blanc est un bon final pour la partie historique de notre séjour ensemble. Ces proportions et le fait qu’elle puisse accueillir 25000 personnes dans sa cour intérieure retranscrive une sensation prenante ressentie lors de sa visite.
Pour s’immerger toujours un peu plus dans ce foisonnement de la vie indienne, nous terminerons la journée par nous balader, nous égarer volontairement sur Chandni Chowk, artère principale d’Old Delhi, mais surtout dans ces ruelles étriquées adjacentes composant une foule de petits instants de vie intéressants à observer ou à y prendre part.
Le tumulte perpétuel et l’atmosphère qui règne dans ces villes indiennes ne peuvent pas laisser indifférents. C’est parfois mais rarement pour le pire, généralement pour le meilleur et quoi qu’il en soit l’assurance d’un dépaysement est totale!

Les 15 jours de périple avec Anne-Sophie se finissent déjà. Ils seront passés à une vitesse fulgurante mais surtout d’une manière très agréable. Il y aura eu beaucoup d’échanges, de discussions, de prises de décisions au vu de la situation, mais aussi de la distance, des envies et besoin de chacun. Un des faits les plus importants est tout de même que je ne peux pas et que je ne veux pas me projeter dans un futur planifié pour les mois à venir. Ce n’est pas compatible avec le voyage que je réalise actuellement et ce que je désire en faire. De nombreux éléments restent personnels et privés. Je me dois juste d’assumer mes décisions que je pense, sincèrement, les plus honnêtes envers elle et moi-même. Je me dois de la laisser partir, de lui souhaiter d’être heureuse car elle mérite un bonheur inconditionnel. Je lui souhaite de réaliser tous ces projets de vie pro et perso dans le but de se construire un futur radieux.
Grosse pensée pour toi à cete instant Anne-Sophie en te souhaitant le meilleur.
Pour ma part, je vis à 200% tout ce que j’entreprends, réalises! Ma vie est une succession de projets, de rêves devenus réalité et d’autres encore plus fous à venir, enfouis en moi, ou déjà bien présent à l’esprit. Ces derniers naissent au grès du temps qui s’égrène, des rencontres qui donnent des idées. En France, il y a toujours l’exception qui confirme la règle. Pour ma part elle est flagrante. Elle concerne l’investissement dans une relation amoureuse…. Sûrement pour me protéger, pour ne pas m’engager mais aussi car ce projet de voyage en solo depuis 6 ans était omniprésent et sans conteste la chose la plus importante à mes yeux. Se mouvoir dans le monde me permet d’apprendre tellement sur les différentes cultures, le comportement humain. Cela me permet de profiter, plus que jamais, du moment présent, des merveilles naturelles et historiques de ce monde. Je continue aussi, par la même occasion, à me découvrir, à ressentir une sérénité sincère et profonde et à jouir d’un bien-être simple dû à l’abandon de soi et du besoin d’un pseudo-contrôle permanent de ma vie.

L’envie de construire une vie de famille, où l’amour sera omniprésent, le partage une valeur majeure fait partie de mes projets. Je désire simplement réaliser ceci au moment opportun, quand celui-ci se présentera à moi. Et je ne veux pas le faire à une date fixe pour respecter des règles communes dictées par certaines pressions sociétaires qui aseptisent notre univers propre à chacun.

En ce 12 décembre 2011, je continue mon périple en solo. Encore plus d’un mois et demi en Inde vont me permettre de découvrir de nombreuses autres merveilles, facettes de ce pays cosmopolites à souhait, et de passer des instants de vie gravés à jamais.

La suite des événements confirmera que ce choix, mon choix actuel, est le meilleur. Seul sur les routes ne signifie aucunement que les proches ne font pas partie de mon quotidien. Beaucoup de petits moments m’évoquent des souvenirs, une personne, un moment de vie. L’instant de quelques secondes, je me connecte par la pensée à cette personne. J’essaie le plus possible de donner des nouvelles et de maintenir un échange que je trouve indispensable avec les personnes qui comptent à mes yeux. Mon blog en est un vecteur important et je remercie les personnes qui prennent le temps d’y laisser quelques lignes ou de m’envoyer un email (certaines personnes m’ont signalées qu’elles avaient des problèmes pour publier un message sur mon blog. Merci de me faire signe sur mon adresse email si c’est le cas aussi pour vous).

Les fêtes de fin d’année approchent. Obligatoirement les souvenirs joyeux en famille et les moments de partages sont encore plus omniprésents. Je me laisse porter pourtant sur la vague de ce voyage. Vivre quelque chose de très particulier lors de cet instant spécifique de l’année ne m’effraie pas. Bien au contraire c’est un sentiment assez puissant d’une expérience différente. Je sais d’ores et déjà que j’aurais de nouveau l’opportunité de vivre des Noël plus standard auprès de mes proches.

Je vous souhaite à tous de très bonnes fêtes de fin d’année en espérant que ces dernières vous combleront auprès des personnes aimées.