mercredi 25 avril 2012

Vietnam Cambodge avec Marion

En milieu de cette matinée du premier Avril 2012, Marion vient de me rejoindre à l’aéroport d’Hô Chi Minh ! Heureux de retrouver une amie, tout juste après avoir quitté mes parents. Me voici reparti en mode routard, sur les routes du Sud de ce pays qui nous réserve encore de belles surprises… Pourtant ce premier jour de voyage, pour Marion, ne laissait pas augurer un tel séjour comme nous allons le vivre.
Regagnant le centre ville de la mégalopole, nous trouvons facilement un logement à bas prix dans le « quartier des routards »… Les discussions que nous avons ensemble divergent sur de multiples sujets : elle me passe le bonjour de bon nombres d’amis, dont certains très proches qu’elle fréquente depuis peu, elle me raconte son voyage  pour me rejoindre et les derniers événements passés la concernant, dans notre très chère ville d’Angers ! Pour commencer en beauté et la plonger directement dans les coutumes locales du pays, nous nous rendons prendre le déjeuner sur le marché! Nous y dégusterons des rouleaux de printemps frais, des pâtes avec viandes et légumes et bien sûr les fameux jus de fruits frais. Notre choix se portera sur la noix de coco et la mangue très goûtus partagés à deux bien sur!…
A l’abri dans ce très grand hangar où la vie pullule et où le business est le maître-mot, nous entendons la pluie qui débute puis s’intensifie petit à petit. Les effets de bords du typhon, ayant touché la côte, se font de plus en plus présents dans les rues d’Hô Chi Minh! Les rafales de vent se multiplient et des trompes d’eau vont finalement s’abattre toute l’après-midi et jusqu’à tard dans la nuit… Restant Positif, nous voyons dans cette première demi-journée un moyen d’optimiser le séjour. Nous regagnons très vite l’hôtel où nous allons passer le reste de la journée à nous reposer, prendre des nouvelles de l’un et de l’autre, discuter du programme à venir et de ce voyage qui s’organisera, au jour le jour, autour d’une trame grossière qui doit nous amener finalement au plus tard le 13 Avril à Siem Reap au Cambodge (Marion redécollant le 15 de cet endroit) !… Notre repas du soir sera un mélange apéro-goûter ! Nous  partageons la bouteille de moelleux ramenée par Marion et ces tablettes de chocolat noir aux amandes et aux noix qui me font toujours autant saliver!
La seule sortie effectuée, bravant le mauvais temps, consistera à boucler notre trajet pour la prochaine destination Après avoir regarder la météo sur internet et croyant en notre bonne étoile de voyageur, nous avons opter pour la ville de Rach Gia sur la côte à l’extrême sud du pays. Le but est ensuite de prendre un ferry pour nous rendre sur l’île de Phu Quoc ! Pari risqué si le temps s’aggrave car nous nous retrouverons enfermé au milieu de nulle part dans un bungalow de bord de plage… Seul les prochaines 48h00, nous donnerons tors ou raison…

Prenant le bus de nuit le soir du 2 Avril, nous avons une journée entière pour découvrir ou redécouvrir, pour moi, cette mégalopole grouillante et foisonnante ! Au réveil, la première bonne surprise nous attend ! Le soleil rayonne dans le ciel, qui est dépourvu totalement de nuages aux premières heures de cette journée! Nous commençons la visite par une ballade matinale dans les rues et ruelles ! Marion découvre une ville moderne où une folle ambiance règne aussi bien sur la route avec le balai incessant des deux roues, que sur les trottoirs avec les marchands ambulants, les échoppes de particuliers ouvertes vers la rue et nous montrant un panel impressionnant d’activités exercées par une population essayant tant bien que mal de gagner sa vie!
A côté de cela, les sièges sociaux et les magasins des multinational possèdent un pied-à-terre bien ancré et toujours surveiller par un ou plusieurs vigiles. Pour une première en Asie, Marion commence fort ! Le fait de déambuler dans les rues, de traverser de petits marchés, de passer par la gare routière lui donnera immédiatement une bonne vision du mode de vie à la vietnamienne dans une grande ville. La faim arrivant, nous regagnons le centre-ville et renouvelleront la prise de nourriture sur un petit stand du marché central. Nous ne serons aucunement déçu par les plats principaux partagés et finiront même par une petite note sucrée en prenant du riz collant et mangue avec lait de coco… Un délice pour les papilles gustatives! L’après-midi nous nous rendrons sur les sites touristiques majeurs: l’hôtel de ville, la cathédrale, la poste centrale, un ou deux temples et les bords de la rivière Saigon! Ce n’est qu’en fin de journée que le ciel s’assombrira brusquement et que le ciel délivrera quelques gouttes de pluies anodines en comparaison avec la journée de la veille!
Ayant appris par email que mes parents avaient été bloqués sur le sol vietnamien, je pense que les conditions climatiques actuelles devraient enfin leur être favorables pour le vol qui avait été reprogrammé en cette fin de journée. Ces conditions météorologiques sont rassurantes aussi pour nous qui devons prendre le bus. Après un transfert de l’agence de voyage, à l’agence de bus, puis de cette dernière à la station de bus, Marion est confrontée pour la première fois au plaisir des moyens de transport en commun que j’utilise très souvent en voyageant en mode routard. Elle est surtout mise devant le fait accompli des joies des attentes multiples et possibles retards… Je lui conseil de prendre cela avec philosophie et d’occuper son esprit à autre chose! Le trajet dans le bus de nuit se passera très bien. Je plongerais dans un sommeil beaucoup plus profond que Marion! Curieuse de ces nouveautés, elle regardera la route une bonne partie de la nuit, s’intéressera à la traversée d’un bras du Mékong en ferry et de toute les activités qui s’articulent autour des axes routiers principaux!
Arrivés à 5h00 du matin à Rach Gia, nous traversons la ville pour nous rendre directement au niveau de l’embarcadère du ferry devant nous mener, à partir de 8h00 sur une île paradisiaque en vue du farniente de ce début de périple. Avant d’embarquer, nous assisterons à un très joli levé de soleil sur les terres mais avec vue sur la mer ! Le temps est clair, le ciel bleu et le vent quasi-inexistant ! La traversée en ferry sera donc des plus agréables. Nous essuierons seulement une grosse averse localisée de quelques minutes. Passant aux abords d’une multitude de petites îles de formes et dimensions diverses, voires étranges, nous croiserons une multitude de bateaux de pêche en bois laissant dériver derrière eux leurs filets dans l’espoir de remonter la pêche miraculeuse de l’année…
Après avoir étudié, à l’arrivée, les différents moyens de transport nous permettant de nous rendre sur les plages recherchées, nous opterons finalement pour un minibus qui nous déposera directement devant la porte d’une auberge de jeunesse… Le choix fut le bon! Nous obtenons un logement très confortable, pour un prix dérisoire (10$ la nuit pour une chambre double avec ventilation et salle de bain particulière), et cela à moins de 150 mètres de l’eau! Les sacs déposés dans la chambre, nous nous rendons directement sur la plage, baignée par le soleil, où nous attends le sable fin, les transats sous les cocotiers et l’eau chaude du golf de Thaïlande!
Les heures les plus chaudes arrivant, nous décidons de rentrer dans nos pénates afin de prendre le déjeuner. Une autre belle surprise est devant nous! C’est le restaurant « le Bistrot » qui fait partie de l’hôtel! Au cours des 2 jours où nous séjournerons sur cette île, nous allons goûter les différents plats de poissons typiques (Grosses Crevettes à la sauce à la crème et lait de coco, calamar et ces petits légumes frais, poissons au gingembre…) accompagnés bien entendu par du riz élément fondamental d’un repas dans le pays !
Pour un premier voyage du type routard, Marion s’adapte très bien ! Elle ne rechigne devant rien et ne se plaint aucunement des conditions parfois sommaires dans lesquels se déroule tel ou tel moment de la journée… Néanmoins car il faut toujours un «Mais », pour ne pas déroger à l’exception à la française qui confirme la règle, voici un cas spécifique contredisant immédiatement l’affirmation développée ci-dessus. J’introduis donc par ce biais un des premiers fils rouges de ce voyage de 15 jours avec Marion ; CES PIEDS ! Je vous assure toute une histoire, je pourrais presque leurs dédier un pamphlet de plusieurs centaines de page ! Hihihi… Ces derniers seront irrités dès le premier jour du fait d’avoir été enfermés pendant24h00 dans ces nouvelles chaussures de randonnée. Ensuite, ils essuieront de nombreuses ampoules du fait de devoir s’adapter à ces sandales neuves (l’expression« faire chaussure à son pied » prend alors tout son sens)… Trêve de plaisanteries, je me dois tout de même de rétablir une vérité totale et juste. Il est vrai que l’état de ces pieds reviendra quotidiennement sur la table ! Mais elle ne se plaindra jamais malgré la douleur.  De plus, cela ne nous empêchera aucunement de faire tout ce que avions décidés d’effectuer pendant le séjour!

L’allusion aux pieds de Marion dans ce récit n’est pas un point négatif ou l’envie de descendre en flèche une amie qui a fait ce qu’elle avait dit en me rejoignant. L’idée est plutôt de garder en mémoire ces instants de vie spécifique à un voyage! Quand nous nous les remémorerons plus tard je suis sûr que la simple évocation de ces derniers nous plongera dans des fous-rires sans fin! De plus, à cet instant précis du voyage, je ne suis pas encore au bout des surprises qu’elle me réserve! Ah bon entendeur…
Revenant sur la plage en milieu d’après-midi, nous profiterons des joies du farniente, des baignades tout justes rafraîchissantes et d’un cocktail de fruits frais avec vue sur la mer…
Une fois de plus le temps se couvre à une vitesse fulgurante juste avant le coucher de soleil, les nuages gris menaçants étant poussés par un vent devenu vigoureux! Nous aurons à peine le temps de nous réfugier dans les murs du restaurant le plus proche avant que des trombes d’eau ne s’abattent sur la côte! Nous assistons à un coucher de soleil très particulier car au milieu de ces pluies et nuages grisâtres, le soleil tout rond et de couleur rouge arrive à réapparaître complètement à travers les nuages gris épais au-dessus de la mer, cela avant de disparaître définitivement peu avant d’atteindre la ligne d’horizon sur l’eau. Fin de soirée tranquille, posé à l’hôtel où nous réserverons un tour organisé pour le lendemain.

Réveil au champ du coq, il est 7h00. Autant poser dès maintenant le cadre de ce séjour  concernant la situation météorologique. Le soleil et la chaleur sont encore présents et ils ne nous quitterons plus jusqu’à la fin. Seul quelques nuages blancs, sans pluies, perturberont parfois un ciel bleu azure! La température montera quand à elle de plus en plus au cours des 15 jours!

Nous embarquons toute la journée sur un bateau pour découvrir les différents îlots entourant l’île principale, ainsi que les attraits que nous réserve la mer et ces fonds-marins! Marion va comprendre au cours des premières  heures de navigation, ce que le mot Mal de mer signifie! Elle n’avait jamais eu l’opportunité de tester la résistance de son corps aux réactions de son oreille interne : c’est chose faite ! Elle s’en sortira plutôt bien. Après la pêche à la ligne, le premier bain dans cette eau transparente lui redonnera des couleurs et fera disparaître cette sensation désagréable qui c’était installée inopinément. Elle effectuera au cours de ce séjour beaucoup d’autres premières mais je laisse le cours de l’histoire vous les faire découvrir chronologiquement  au fil de ce récit.
Les îlots et leur végétation, les bateaux de pêche en bois colorés, la couleur de l’eau sont des éléments qui nous plonge très facilement dans un monde onirique et Magique (petit clin d’œil à Marion ; je me devais d’utiliser ce mot par écrit après l’avoir tellement utilisé à l’oral. C’est une certitude, non ? LoL).
Les fonds-marins, visionnés avec masque et tuba, viendront amplifier cette sensation de se trouver dans un paradis sur terre. Le nombre de poissons colorés de formes très diverses, les coraux vivants et pierres aux multiples reflets m’attireront toujours un peu plus vers les profondeurs, le lapse de temps en apnée augmentera aussi au fil du temps. Plonger dans ce monde du silence, pourtant si vivant, est toujours, pour moi, un moment particulier me procurant un bien être intense!
Après un buffet somptueux, sur le bateau, constitué de produits frais, nous terminerons l’après-midi sur une plage de sable blanc fin ! Un shake à la mangue que m’offrira Marion dans ces lieux restera un summum gustatif !
15 jours passant très vite, nous devons déjà quitter, le lendemain, cette île pour nous rendre à Ha Tien sur le continent! Ce ferry ne possédant pas de pont supérieur, nous devons subir l’air conditionné et frigorifiant de la cabine pendant plus d’1h30. Ha Tien sera pour nous qu’une ville escale, pour quelques heures, avant de franchir le jour même la frontière pour nous rendre au Cambodge.

Nous obtenons très facilement, à la frontière, notre visa  d’entré sur le territoire cambodgien pour une duré maximale de 30 jours. Nous avons, seulement, à dûment remplir leur questionnaire et payer la modique somme de 25$ chacun. Le changement de pays se transforme donc en une simple formalité (avec un questionnaire sanitaire en plus que ces voisins d’Asie du sud-est) et nous pouvons continuer la route jusqu’à notre prochaine destination; Kampot! Les paysages de campagne et de marées salants pour nous y rendre sont très peu peuplés et dégagent une atmosphère particulière.
Cette petite vile de 33 000 habitants est dotée d’un charme inexpliqué mais agréable ! La population croisée à chaque coin de rue nous retourne nos sourires et semblent très hospitalière dès le premier abord ! Se promener sur les bords de la rivière Teuk Chhou avant le coucher de soleil est un plaisir simple qui nous mettra en appétit. Le premier soir, dans un restaurant fréquenté que par les locaux, nous dégusterons leur plat à base de riz, de poissons et de légumes.
Le deuxième soir, Marion m’invitera pour un repas à l’occidental partagé entre un bon vin blanc et frais français, un hamburger maison de ce restaurant tenu par un australien, et pour finir un mélange banane-chocolat en dessert.
Avant cela, je ne peux pas évincer la superbe journée que nous avons vécue! Le nombre de touristes à cette époque n’étant pas suffisant nous ne pourrons pas prendre part à un tour et nous rendre par ce biais au parc national Bokor. Voulant découvrir les environs, les moyens de transport en autonomie sont limités. J’avais déjà évoqué avec Marion la possibilité de louer un deux roues.  J’avais senti une certaine réticence à se retrouver derrière une personne dont elle ne connaissait pas la conduite. Devant le fait accompli, elle accepte tout de même que je conduise toute la journée. C’est le meilleur moyen de découvrir les environs. 
Nous découvrons en premier lieu le parc national de Bokor perché sur un plateau à quelques kilomètres de la mer où se trouvent une ancienne ville française  déserte et un complexe de temples assez conséquent. Les paysages de forêts tropicales, sa cascade sans eau sont alléchants. La vue sur la côte en redescendant sera l’occasion d’en prendre plein les yeux!
Nous écartant de la route principale, nous allons découvrir la vie rurale de nombreux habitants vivant de la pisciculture, de la récolte du riz ou du sel dans cette région mais aussi d’autres cultures diverses… Leur habitat est généralement une maison en bois et ou en tôle sur pilotis. Ici encore l’eau est un élément capital et vital. La suite de notre périple nous le confirmera.
 Je me suis éclater à conduire ce deux roues à vitesses. Je réaffirme, encore une fois, le fait que je renouvellerais cette expérience de nombreuses fois dans les mois à venir… Marion a aussi adoré cette journée de liberté à l’air libre et les cheveux dans le vent… Le temps défile à une vitesse démesurée non contrôlable ou contrôlé, malheureusement ou plutôt pour le meilleur ! La prochaine destination est déjà en vue. Les tickets de bus ont été achetés!
Pas trop de marche effectuée donc pas trop de complaintes vis-à-vis des pieds de ma compagnon de voyage; Marion! Simplement le rappel, dès que j’en fais un peu trop, qu’elle pourra suivre mentalement mais que son corps va rapidement lui dire « m…. ».

Voilà l’opportunité d’introduire un deuxième fil rouge! Celui-ci n’est pas très glorieux ! J’ai donc pensé à l’évincer de ce récit! Cela était néanmoins tellement flagrant en France avant mon départ, ou à chaque fois que je voyage avec des français aujourd’hui, que je ne peux pas ne pas l’évoquer! De plus j’écris ce texte à cœur ouvert, sans retenue aucune et sans me tourmenter de comment le message pourrait être perçu par autrui! Désolé que cela tombe sur toi, Marion, mais tu es une trop belle illustration de ce que je vais mentionner ci-dessous pour ne pas le faire maintenant. Le vocabulaire du français, voyageur ou non, est ponctué de mots grossiers qui sortis du contexte et pris dans leur sens primaire seraient même outrageants et totalement déplacés. Ces mots sont divers et très souvent personnalisés! Certains néanmoins sortent du lot et mérite sans contexte la médaille du plus usité! A ma connaissance la plus haute marche du podium revient au mot « P….n »! N’est ce pas chère Marion ?!

Bref chacun à ces défauts de langage et ces mots qui reviennent trop souvent. Ah bon entendeur, je préfère tout de même utiliser trop souvent, surtout quand c’est à bonne escient : « juste », « Magique », « c’est une certitude », plutôt que d’autres termes… Ca sera  notre petite guerre bien à nous avec Marion ! Nous avons  eu l’impression que plus l’un reprenait l’autre, plus la personne employais naturellement et encore plus souvent le mot incriminé! Tu n’es ni la première, ni la dernière que je reprends Marion! Et cela aura eu au moins  le mérite de nous trouver un sujet de discorde dans ce voyage qui aurait été trop parfait sinon (Hihihi), tout cela en conservant la bonne ambiance de ces superbes vacances bien sûr! De plus tu sais auss bien que moi que j'ai beaucoup plus de défauts que toi, que je dénie pas, mais que je ne suis pas à même de décrire n'ayant pas pris une position omnisciente dans cette narration...
De bon matin, nous partons pour la côte sud-ouest du pays et les plages de Sihanoukville. Première citée balnéaire du Cambodge, la ville est entourée de très nombreuses plages de sable blanc fin et surtout fait face à l’océan sur lequel se trouve de nombre petites îles réputées pour être paradisiaques. Nous n’aurons pas l’opportunité d’explorer l’ensemble des richesses de la région. Pour cette étape, nous ne ferons que jouer la partition d’un touriste lambda venu «se bronzer la pilule au soleil » sur une plage paradisiaque… Pourtant c’est ici qu’une soirée mémorable se prépare ! Marion s’en souviendra toute sa vie. Cette étape aura marqué de manière indélébile sa chair!
Profitant de la journée et du soleil omniprésent, nous nous rendrons matin et après-midi sur la plage. Utilisant les transats mis à notre disposition, nous oscillerons entre baignade, lecture, bronzage, discussions avec les marchands ambulants ou les distributeurs de prospectus, orgies de shakes de fruits et un petit repas léger, quelques emplettes pour Marion…
Etrangement au cours de la journée, de nombreuses fois un sujet reviendra sur la table! Cet élément décoratif ou symbolique, consistant à insérer de l’encre dans la peau sera partie intégrante des discussions. Vous l’avez bien entendu compris, j’évoque le tatouage sur un corps humain! Une multitude de personne présentes sur la plage en arbore un ou plusieurs, plus ou moins gros, en noir ou en couleur! Le midi, Marion me demande d’aller faire un saut dans une boutique. Cette dernière étant fermée, nous ne pourrons que feuilleter le livre de photos ouvert sur un présentoir! L’après -midi passe,  nous assistons, depuis la plage, au spectacle du soleil qui se couche derrière les arbres! Alors que nous prenons la direction de l’hôtel pour prendre une douche et se changer, Yonyon renouvelle son envie d’avoir des informations complémentaires, une idée des prix selon les motifs, du processus avant le tatouage à proprement parlé!
Nous retournons à la même boutique d’un tatoueur qui est alors ouverte. Un jeune homme (nous apprendrons plus tard qu’il s’appel Mickael) se repose tranquillement dans un hamac. Nous entamons la discussion avec lui ! C’est un client qui vient d’effectuer son troisième tatouage de couleurs sur le bras gauche en 4 jours ! Marion voulant en savoir un peu plus, je fais la traduction! Ces connaissances sur les pratiques mais surtout sur les prix ne sont pas infinies. Mick appel donc le tatoueur! Originaire du Canada, il va tout de suite nous mettre à l’aise, nous donner les informations principales, et nous présente des « books » où apparaissent les tatouages créés précédemment!

Insidieusement un processus est entrain de se mettre en place progressivement! Nous n’en sommes pas encore conscients, mais nous allons vivre au cours de la soirée l’ensemble des étapes menant à l’insertion d’un tatouage sur la peau d’un corps humain. « Le cobaye », volontaire et ultra-motivée avant tout, sera Marion!… Nous pourrions croire qu’elle va se lancer sur un coup de tête ! Ce n’est pas complètement faux mais seulement alors pour le fait de franchir le pas entre y songer et le passage à l’acte proprement dit ! Je pense qu’elle-même ne l’aurait pas cru si quelqu’un lui avait dit le matin, que le soir même, elle aurait sur la cheville droite un tatouage à vie! Mais il faut aussi que vous sachiez que l’envie lui trotter dans la tête depuis quelques années et qu’elle avait déjà une idée précise sur le sujet. Certains des critères majeurs seront de faire quelque chose de discret, personnel et unique, visible qu’en de rares occasions, qui ne sera pas un frein pour n’importe quelle opportunité ou relation humaine et n’ayant pas de conséquences médicalement parlant, et plus spécifiquement pour un accouchement! C’est pourquoi, elle désirait un tatouage au niveau de la zone intérieure de la cheville droite!

Tranquillement assis sur le canapé, nous nous voyons offrir des rafraîchissements! Le côté fun de l’histoire va alors avoir lieu ! Vous devez être conscient, qu’à cet instant, elle ne connait pas encore le dessin qu’elle désire avoir sur son corps! Elle se fait pourtant déjà apposer, sur la peau, la crème anesthésiante qui doit pénétrer pendant près de 3h00 avant de commencer le tatouage. Des petites étoiles fut la première idée! Mais ceci était une idée trop basique et courante! Puis elle voulait par la suite une inscription en Khmer (en Cambodgien) ; écriture qu’elle trouve belle et harmonieuse. Feuilletant les livres, regardant les photos, elle ne parvient pourtant pas à trouver un design qui lui donne le déclic… La magie du voyage va alors opérer!
Relevant la tête après avoir été plongée plus d’une demi-heure dans les photos de tatouages précédents, elle va voir devant elle un design qui la fait vibrer! En effet sur un grand paravent orange devant la boutique, un design représentant des pétales de fleurs se démarque. Le coup de cœur est instantané et elle sait dorénavant ce qu’elle veut… Après avoir effectué quelques modifications, fait traduire son prénom en Cambodgien, le design est fin prêt!
Laissant la crème agir avant de « passer sur le billard », nous prenons le temps de nous dégourdir un peu les jambes et d’aller chercher un repas consistant pour prendre des forces. Revenant chez le tatoueur, nous continuons à discuter de tout et rien autour d’un verre gracieusement offert! C’est rassurant de voir la femme du tatoueur, son assistante qui plus est, stérilisant l’ensemble de la pièce, du matériel et préparant le nécessaire pour un déroulement de la suite des opérations dans les meilleurs conditions!

Voici le temps de commencer, le tatouage ! Après avoir photographié le modèle, l’avoir modifié sur l’ordinateur, Marion doit choisir la grosseur de ce dernier et surtout le positionnement exact sur sa jambe. Un calque est imprimé puis posé sur sa jambe afin de donner une idée générale du résultat final! Après quelques essais, Marion valide finalement le dessin! Marion n’étant pas totalement rassuré, elle requière ma présence et mon soutien pendant tout le temps que durera l’insertion de son motif sur ou plutôt dans sa peau!
L’encre d’un côté et l’aiguille neuve de l’autre, le tatoueur est prêt à effectuer son travail! Dès la première introduction de l’aiguille dans son corps, Marion a une réaction  démontrant clairement la douleur qu’elle peut ressentir. Il est important de savoir qu’en raison du peu de chair au niveau de la cheville et de la sensibilité du pied, elle ne vient pas de choisir l’endroit le plus simple pour que cette opération soit indolore… Tout au long de la manipulation, elle me transmettra le degré de souffrance qu’elle ressentira par le biais de mon poignée qu’elle serrera plus ou moins fort, arrivant parfois pas très loin d’un broyage intégral ! Certains mouvements de la jambe et cris incontrôlés ponctueront toute l’insertion de son tatouage… Essayant de la distraire, je la regarderais fixement dans les yeux, je la ferais sourire, parfois jaune, je la soutiendrais, je répéterais des phrases censées recentrer son intention sur quelque chose de plus plaisant… Le motif prend forme, quand il repasse sur un endroit pour peaufiner le résultat, le degré de douleur est moindre. Rigolant sur l’événement en cours, nous le comparons très vite à un accouchement où la douleur est intense et l’homme impuissant essai de faire ce qu’il peut! Il est aisé alors à ce moment de penser à ces deux sœurs qui accoucheront dans l’année! Pour se rassurer, elle se dit qu’elles auront plus de chance qu’elle. En effet, la douleur sera répartie sur une partie plus importante du corps et surtout elles auront le droit de se tortiller dans tous les sens, ce qui n’est pas son cas, si elle ne veut pas que son tatouage bave et ne soit pas précis ! Après plus d’une heure de travail, 6h00 après avoir franchi la porte de la boutique, le tatouage est finalisée, protéger par une crème et emballé sous du papier cellophane ! Marion a maintenant le sourire, la douleur ponctuelle c’est évaporée! Elle commence petit à petit à réaliser et elle est ravie d’avoir concrétisé un de ces rêves fous! Je suis aussi heureux d’avoir vécu cette expérience avec elle et de l’avoir soutenu tant bien que mal! Qui plus est, je ne désire pas actuellement en effectuer un personnelement, je n'aurais donc pas eu l'opportunité de vivre cela par mi-même!
La soirée ne se terminera bien sûre pas là. Nous la continuerons avec nos acolytes d’un soir autour d’une bonne bière puis un cocktail maison délicieux à base de vodka, rhum, de citron et de coco !... Nous jouerons au hula hoop et nous rendrons sur la plage pour danser… Couché à 4h45, nous devons nous lever à 6h15 pour prendre le bus en direction de la capitale ! La nuit fut courte mais le moral est là!
Arrivée sur les coups de midi à Phnom Penh, nous mettrons un peu de temps pour trouver un logement mais nous nous pauserons finalement dans une chambre très agréable. Après s’être reposé, nous nous rendons dans le centre ville voir différents temples, pagodes (Wat Phnom et Wat Ounalom) et nous promener le long du fleuve Tonlé Sap !
Après un dîner indien très agréable, nous rentrons nous reposer et effectuer une bonne nuit ! Je suis sûrement au moins aussi fatiguer que Marion et cela en raison d’une probable déshydratation, je suis atteint par une infection ressemblant à cystite. Ceci est très douloureux. Le moral un peu plombée, je suis heureux d’en être débarrassé en moins de 24h00! Au réveil le lendemain, cette sensation totalement désagréable a disparue! Encore une fois, je viens de vivre une bonne leçon de vie du voyageur et penserais coûte que coûte pour les mois à venir, à boire encore et encore, même si je n’ai pas soif et même si je ne pratique pas d’activité physique intensive…
Le lendemain, nous rendant au palais royal et à la pagode d’argent pour les visité, nous apprendrons malheureusement qu’ils sont fermés exceptionnellement en ce jour  pour une cérémonie royale spéciale. Nous n’aurons malheureusement pas la chance de découvrir ces petits bijoux architecturaux et historiques de l’intérieur mais nous pourrons tout de même les admirer depuis l’esplanade les jouxtant ! 
Nous nous rabattons sur le très éducatif musée national et apprendrons un peu plus sur ce pays et son histoire. Les rues de la capitale et la ballade improvisée sur leurs pavés nous en apprendront beaucoup sur la population citadine actuelle au Cambodge.
Le bus en soirée pour nous rendre à Battambang va permettre à Marion de prendre vraiment conscience ce que c’est que de voyager dans les moyens de transport locaux dans ces pays. Malgré la sensation de vitesse, les dépassements hasardeux, le fait de parfois se retrouver à trois de front sur la route, la moyenne kilométrique dépasse rarement les 40km/h. Les axes principaux n’étant pas des autoroutes, mais plutôt des routes départementales si je peux me permettre la comparaison avec les routes de France, la traversée de villages, les routes défoncées sont légions et n’aide pas à accélérer la cadence !  Il ne reste plus qu’à ajouter les nombreux stops au milieu de nulle part pour un seul passager descendant, les arrêts techniques et de repos, la climatisation frigorifiant car poussée à fond, plus la conduite prudente de nuit en raison des véhicules sans éclairage et vous avez tous les éléments pour envisager le voyage tel qu’il se déroule vraiment!
Nous voici dans une petite ville de province possédant d’élégants rivages aux bords de la rivière Stung Sanger dominés par de magnifiques bâtiments coloniaux français. La ville en elle-même ne possède que peu d’attraits. En revanche, ces environs, en pleine campagne, présentent de nombreuses curiosités ! La ville n’étant pas  très développée, les tours organisés sont inexistants pour  visiter les alentours… Aucun problème, voir même superbe pourrons-nous dire ! Ceci nous permettra de ne pas croiser trop de monde et nous nous rendrons dans des lieux dispersés un peu partout dans les environs en louant les services d’un Tuk-tuk pour la journée. Pour la modique somme de 15$ pour deux, nous pouvons nous rendre où bon nous semble dans un périmètre de plus de 30kms, définir un itinéraire et passer sur des routes de terres qui ne serait pas pratiquable avec de plus gros véhicules!

La première curiosité quasiment unique au monde est un moyen de locomotion des plus originaux ! Sur les rails reliant Phnom Penh à Battambang, les cambodgiens ont créés un train en bambou. Les habitants qui ne possédaient aucun moyen de locomotion et de transports de marchandises pendant la période noire des Khmers rouges, à la fin du siècle dernier, aucun moyen de déplacer de lourdes charges d’un point à un autre avaient alors trouvés leur solution! Tout d’abord non-motorisé et poussé à l’aide de la force humaine, ils ont depuis quelques années améliorer leur invention en ajoutant de petit moteur 6HP fonctionnant à l’essence. Ce train ultraléger consiste en une simple plateforme fait de bois de bambous résistant posée sur deux paires de roues métalliques. Grâce au moteur et à sa légèreté, ce petit train peut atteindre des pointes de plus de 50 kms/h. La sensation de vitesse à raz-le-sol et au milieu de la nature est alors assez grisante.
Ayant qu’une seule ligne de chemin de fer à disposition, le croisement de ces petits trains fait partie du Folklore. En effet, ils doivent s’arrêter au beau milieu de la voie, démonter l’un d’entre eux et le poser sur le coté avant que l’autre véhicule puisse poursuivre son chemin et que le premier soit de nouveau remis sur les rails…
L’expérience qui a durée au total plus de 2h00 fut superbe. Elle nous a permis d’atteindre un village où les activités principales étaient la fabrication de briques, la culture du riz et bien sûr un peu de vente touristique !
Rebroussant chemin par la même voie de chemin de fer, nous regagnerons notre Tuk-tuk pour continuer la journée. Nous visiterons les temples de Phnom Banan et le Wat Ek Phnom. Tous les deux surélevés sur de petits monts, leur accès demandera par deux fois une ascension éreintante sous le soleil.
Marion résiste sans trop rechigner  à la douleur, protégera tant bien que mal son tatouage et ces pieds abîmés et lâchera tout de même quelques doux mots qui, je vous assure, ne seront pas de jolis noms d’oiseaux de la région…. Elle s’adapte très bien à ce type de voyage, qu’elle me dit réellement apprécier. L’ambiance entre nous deux, qui nous ne connaissions pas plus que cela avant cette expérience,  est au beau fixe et nous rigolons bien! Sympa de voir, qu’aussi bien elle que moi, nous nous adaptons naturellement à l’autre et à son rythme!
Pendant cette journée, nous allons être au plus proche d’une population locale très accueillante ! Nous pouvons aussi les voir dans leurs habitudes quotidiennes : priant au temple, travaillant dans les champs, préparant le repas, donnant le sein à un enfant, se relaxant dans un hamac ou à même le sol !... J’adore ces moments de vie, d’échange ne serait-ce que lors du partage d’un simple sourire ! La région est belle et la parcourir est un bonheur. Il est important néanmoins de ne pas oublier que récemment encore cette région fut le lieu d’événements atroces orchestrés par les Khmers. Les charniers, où s’entassaient les corps jetaient après avoir étés torturés, sont plus ou moins à nos pieds…
Nous regagnons la ville ! Marion ira se reposer pendant que je profiterais des bords de l’eau, observerais les cambodgiens faire différentes activités sportives (Tai Chi, fitness, marche forcée, course à pied,…) et rencontrerais par hasard deux français  croisés deux mois plus tôt. Après un repas fort bon et copieux, nous discuterons des éléments politiques à venir en France et nous étaillerons nos différentes théories parfois divergentes… La nuit nous permettra de bien récupérer avant d’entamer  un long trajet des plus intéressant vers un des piques de notre séjour ensemble ; Siem Reap et les temples d’Angkor dénommé antérieurement comme la huitième merveille du monde!
Avant de les atteindre, nous avons décidés d’emprunter un bateau local. Pendant 9h30 (3h30 en bus pour la même destination et normalement  7h00 officiellement pour ce trajet en bateau) nous allons arpenter les méandres d’un cours d’eau peu profond en cette fin de période sèche. Dans quelques mois, ce cours d’eau sera  alors énorme, se jettera dans le Tonlé Sap qui  formera de nouveau le plus grand lac d’Asie du sud-est (passant de 3 à 11 mètres de profondeur)! Un phénomène très spécial s’effectuera alors avec  le changement de direction de l’écoulement de l’eau qui recommencera à se jeter dans le Mékong avant d’atteindre la mer ! Mais revenons à notre expérience et pourquoi  il est intéressant de prendre part à ce périple!
En effet, pour une très grande partie de la population cambodgienne, la vie s’articule autour des cours d’eau qui leur servent de moyen de transport, d’apports de nourriture, d’un milieu propice pour la culture, l’élevage… Sur les rivages de ce cours d’eau les maisons temporaires en bois et tôles (à la saison des pluies, ils retourneront plus loin dans les terres, à l’abri de la montée des eaux) ainsi que les villages flottants sont légions ! La vie typique de ce pays est visible et nous allons voir, de nos propres yeux, des instants de vie extraordinaires, simples et beaux ! Les enfants se baignant dans le cours d’eau, les pêcheurs vacant à leurs occupations, les femmes s’occupant des tâches ménagères ou autres labeurs beaucoup plus physiques , les locaux débarquant, directement en passant sur un autre petit bateau, ou en déchargeant une quantité phénoménale de denrées pour toute une population, sont des choses à voir au cours de son existence. Les conditions de vie peu enviables permettent encore une fois, à nous occidentaux, de nous remettre à notre place, de savoir relativiser de ce qui peut nous arriver et pourquoi nous ne devons pas faire des montagnes de petites choses, sans importances réelles…
Après une durée beaucoup plus longue que prévu sur le bateau, nous arrivons à destination! Euh, enfin presque! Avec le niveau très bas niveau de l’eau, nous arrivons au milieu de nulle part, à plus de trois quart d’heure de Siem Reap! Heureusement,  des chauffeurs de Tuk-tuk nous attendent et nous négocions de ne payer que le prix de l’essence à conditions que nous utilisions ces services pour un jour, au minimum, quand nous nous rendrons aux temples d’Angkor! Il nous conduira directement dans l’hôtel où je souhaitais me rendre et nous trouverons une grande chambre confortable. Nous voilà aux portes d’un des plus fameux ensembles de temples au monde, une fusion de créativité, de démonstration de puissance d’une civilisation révolue (principalement certains de ces rois khmers comme Indravarman I ou Jayavarman VII) et la fierté du peuple Khmer!
Ayant gardé un total de 4 jours sur place ensemble, nous allons avoir le temps de parcourir l’immense territoire que recouvre les temples ! Nous avons décidés de le faire dans l’ordre chronologique correspondant aussi, d’une certains façon, à aller crescendo dans la magnificence des monuments et une montée en puissance des dimensions, de la finesse de l’art et du côté unique de ce que nous allons découvrir!
De beau matin, ce jeudi 12 Avril, nous prenons la direction de l’est. Nous nous rendons à 15 kms de Siem Reap pour voir un ensemble de temples dénommé Roluos ! Ces temples ont été construits sous le règne d’Indravarman I (877-889) et désigné comme capitale de l’empire. Nous visiterons les trois mieux conservés et plus importants de ce groupe. Il s’agit du Preah Ko (de style préangkorien, de la période de Chenla), du Bakong (temple le plus ancien d’Angkor, il est dédié  à Shiva) et du Lolei.
Nous enchainons en fin de matinée, par la visite des temples Pre-Rup, Ta Som, Preak Neak Pean (temple du douzième siècle, il est entouré d’un large plan d’eau, incluant 4 autres plus petits à l’intérieur et d’une île circulaire comprenant le temple vénéré à proprement parlé), Ta Nei et Preah Khan. L’ensemble de ces temples, plus ou moins bien conservés possèdent tous néanmoins une ou plusieurs particularités (des éléphants aux coins des différents étages, des lions ou autres animaux pour garder l’entrée, des fresques spectaculaires, de nombreuses statues, des couleurs de roches plus ou moins vives, des fausses portes massives  taillées en un seul bloc, étant entouré d’un basin ou non…)! Nombres d’entre eux sont pourtant construits à partir de la même idée : un temple montagne qui est une réplique miniature de l’univers les entourant.  La tour central est considérée comme le Mont Meru, lieu de la création, les autres tours, plus petites représentent les montagnes dominants les continents (niveau supérieur de la structure), puis les océans (niveau inférieur de la structure). Le serpent mythique à 7 têtes ; Naga constitue la balustrade du pont menant au temple comme symbolisme de l’arc-en-ciel pouvant mener les humains du monde terrestre à celui des dieux ! Tous les temples religieux, présents sur le site, ont cette configuration. C’est aussi le cas d’Angkor Wat!
Après toutes ces visites, nous faisons un break en prenant un déjeuner typique local accompagné d’un bon jus de fruits frais!

Nous sommes très agréablement surpris par la fréquentation touristique qui est très peu importante à cette époque dans les sites de moindres importances. Nous profitons vraiment des lieux, nous prenons le temps de nous assoir pour s’imprégner de l’atmosphère qui règne et essayer de ressentir comment pouvez être les lieux et l’animation humaine il y a de cela plus de 800 ans.
Nous rentrons l’après-midi  à Angkor Thom, citée fortifiée, créée par le roi Jayavarman VII, après que les Chams est ravagée l’ancienne capitale Khmer. Cette citée cubique de 10 kms de côté est desservie par 4 portes de plus de 20 mètres de haut disposées aux quatre points cardinaux. Le palais royal tourné vers l’est, donné sur la porte de la Victoire et était précédé par la terrasse des éléphants. Contrairement aux temples et aux fortifications construits avec des pierres, le palais était lui en matériaux biodégradables tel que le bois, expliquant pourquoi, il ne reste aujourd’hui aucun vestiges encore debout!
Nous nous promenons dans l’enceinte fortifiée et nous allons découvrir pour moi le plus beau temple de ce complexe : Le Bayon ! Cette géniale création comprend 54 tours décorées par 216 énormes têtes souriantes de l’Avalokiteshvara (Buddha) dont le visage aurait été un peu dessiné à l’image de son créateur le roi Jayavarman VII lui-même. De plus, ce monument est décoré d’1,2 km de magnifiques bas-reliefs avec plus de 11 000 figurines! J’aurais pu y passer des heures entières à admirer ce temple mais nous y reviendrons pour sûr !
Nous irons admirer le Baphuon, puis la terrasse des éléphants, et d’autres temples constituant cet ensemble d’Angkor Thom ! Nous admirerons l’avant coucher de soleil sur la colline de Phnom Bakheng!
Levés à 5h00 le lendemain matin, nous irons assister au lever de soleil sur Angkor Wat. Endroit très fameux en raison du spectacle offert, nous assisterons alors à la plus grosse affluence de notre séjour sur place… Arrivée au crépuscule, nous ne serons pas déçus. Le ciel, de couleur violet en raison d’un petit voile nuageux présent, va petit à petit s’éclaircir avant que le soleil fasse définitivement son apparition dans le ciel !
Le reflet d’Angkor Wat sur la retenue d’eau présente devant nous participe à l’éblouissant spectacle. Il est très facile de comprendre pourquoi les rois avaient choisi cet endroit pour implanter leur citée capitale. En effet, l’environnement aux alentours est fait de cours d’eau de verdures, de terres cultivables… Ce ne sont pas seulement les monuments qui sont intéressants à visiter mais aussi les ballades que nous allons pouvoir faire dans les alentours!
Après le lever de soleil, nous allons naviguer dans Angkor Wat, cœur et centre spirituel du Cambodge pendant plus de 3h00. Cette plu grande structure religieuse au monde est le symbole du pays, l’épicentre de leur civilisation et la fierté nationale! Formant un rectangle de 1,5 km sur 1,3. Ces bas-reliefs de plus de 800 mètres de long décrivent des événements khmers mais aussi la symbolique scène de l’océan de lait représentant la guerre entre les dieux et les démons afin d’extraire l’élixir d’immortalité. Cet ensemble est massif, gigantesque et très bien conservée. Moins finement construit et décoré que certains des temples que j’ai déjà eu la chance de voir, sa force réside dans l’impression d’indestructibilité de ce dernier. J’en reste donc bouche-bé et me contente de prendre l’énergie que je peux retirer de ces lieux…
J’arpente encore un de ces lieux que je m’étais imaginé déjà faire des dizaines de fois. Ce n’est pas une fin en soi ou simplement quelque chose de fait! Cela va plu loin, cela me renforce, et me donne encore plus envie d’en savoir sur les autres, sur les hommes, les civilisations dans le  but de m’enrichir personnellement et de grandir !  Le reste de la journée sera consacré à la visite de nombreux petits temples, et surtout à la découverte d’un nouveau temple énorme celui-ci dédié au bouddhisme; le Ta Prohm! Mangé par des arbres géants le surplombant, il est menacé de s’effondrer dès lors qu’un de ces arbres se meure! Un gros travail de consolidation est donc à entreprendre. Partout la préservation du site à une importance capitale et ce travail sera sans fin.
Nous avons fait en deux jours, l’ensemble des sites majeurs et des temples encore debout… Nous profiterons du troisième jour pour nous y rendre en vélo, faire un grand tour, revoir nos coups de cœur...
Marion va réaliser un nouveau rêve… Elle montera sur un dos d’éléphant et effectuera une ballade au milieu de la jungle et des temples. Je me suis éclaté à la suivre et à faire le photographe un peu fou, mettant  son retardateur et fonçant en bicyclette pour m’incorporer sur la pellicule!...
La dernière soirée est déjà en point de mire. Nous n’aurons pas vu les 15 jours passés et nous en faisons tous les deux un bilan très positif. Nous nous sommes adaptés l’un à l’autre, à nos rythmes différents et nous en sommes ravis. Profitant de la fraicheur en soirée, nous prendrons un bon apéro et continuerons à déguster les bons plats proposés par les restos bordant la rue menant à notre hôtel! Une bonne nuit de passée et voilà déjà, le temps de prendre la direction de l’aéroport. L’émotion monte très vite quand, elle décide de me remercier pour ce séjour passé ensemble! Les larmes viennent naturellement aux bords des yeux! J’aime être entouré de personnes qui vivent les choses  pleinement et se laissent gagner par leur émotion plutôt que de se renfermer derrière une carapace d’insensibilité. Nous sommes tous les deux ravis et rien d’autre ne compte à cet instant! Je sais qu’elle rentre en France avec de superbes souvenirs pleins la tête. Il y a des chances que nous nous revoyons un jour sur les routes…
Après un mois accompagné de ma famille, d’une amie, je reprends la route seule et vais vaquer à d’autres occupations plus personnelles ou tournés encore plus vers autrui.  J’ai décidé de rester une semaine de plus à Siem Reap, pour me rapprocher d’un orphelinat et leur donner un maximum de choses! Ceci sera ma vraie première expérience de Volontariat. Je vais encore beaucoup apprendre et me rendre compte, même qu’avec toute la bonne volonté du monde ce n’est pas si facile d’aider son prochain. Un étranger va me mettre en contact avec une association, Cambodian Children’s House of Peace, qui s’occupe de 20 enfants orphelins de 8 à 16 ans.
Je fais connaissance du directeur, des personnes s’occupant de ce centre, dont certains sont d’anciens pensionnaires d’autres centres, et surtout des enfants ! Un bon feeling se crée, les discussions s’amorcent gentiment  et cette fois-ci c’est surtout auprès d’autres volontaires présents que je vais apprendre beaucoup. En effet, je vais pouvoir apporter mon aide mais pas totalement comme je l’avais envisagé. Je n’avais alors pas encore en ma possession tous les éléments pour comprendre ce qu’il est possible de faire ou non. Je vais aider aux tâches ménagères, à la cuisine, je vais jouer avec les enfants, je vais les aider à finir la construction d’un dortoir pour les garçons et d’une salle de classe. En revanche, il est ridicule de vouloir commencer à leur faire des cours, à leur apprendre des choses. Le lapse de temps est beaucoup trop court. Le nouvel an Khmer qui vient de se dérouler, le retour récent des enfants de leur village, et le changement de locaux n’aidera pas non plus à avoir une situation stable me permettant d’être efficace immédiatement.  Je dois aussi m’adapter à leur rythme de fonctionner et je ne peux pas chambouler leurs habitudes en une fraction de seconde pour essayer d’accélérer les choses. Je n’aurais sinon rien compris à la situation et je ne serais vraiment pas fait pour ce genre de chose.
Mettant bout à bout tous les éléments, j’analyse calmement ce que je pourrais faire et apporter. Quelque soit la situation, Il me faudrait au minimum 2 semaines pour instaurer un vrai climat de confiance, commencer à connaître les élèves et leur niveau en anglais, français et autres matières avant de pouvoir être efficace et commencer à leur transmettre quelque chose qui leur servira et ne sera pas perdu inutilement…Humblement, je réduis donc mes ambitions. Je vais leur donner ce que je peux avec le temps que j’ai, et ma façon de voir les choses ! Une connivence réussira tout de même à se créer avec nombre d’entre eux. Ils sont très attachants et l’envie d’approfondir se fait ressentir. Mon temps n’est pas encore venu et un avion m’attend pour la Birmanie mais je suis sûr d’une chose, ici ou autre part, je ressens encore le besoin d’aider mon prochain, pourquoi pas pour une durée plus importante, un projet de plus grand ampleur… Des souvenirs pleins la tête, je quitte ces terres cambodgiennes avec ces habitants charmants et souriants.

Retour en Thaïlande, pour quelques jours seulement, avant la découverte d’un nouveau pays.
La Birmanie faisant l’unanimité des touristes ayant foulés ces terres, je suis impatient de pouvoir me faire ma propre opinion, de garder mes yeux grands ouverts et de vivre quelque chose de différent!… Je reprends donc la route le cœur léger, toujours avec cette soif de découvertes, de rencontres, de nouvelles expériences…