vendredi 10 juin 2016

Panama; l'étonnant voyage au confins de la nature et du développement humain

6 Mars 2016 à 12h00, nous atterrissons à Panama City. Avant cela, nous venons de survoler la ville en avion. Nous avons déjà eu un premier aperçu de cette mégalopole qui nous semble beaucoup plus moderne que ce que nous avions pu imaginer…
Une fois sur la terre ferme et après avoir récupéré nos bagages, nous voulons nous diriger vers le centre historique de la ville. Nous trouvons un bus local, très coloré et bondé, qui peut nous y conduire. Même si nous sommes debout dans l’allée centrale, nous pouvons observer, depuis le sol, que cette ville contient une partie ultra-moderne avec de nombreux gratte-ciels dont beaucoup encore en construction. Le bus nous dépose sur le boulevard principal, près du marché au poisson qui est le point de jonction entre la nouvelle et la veille ville. Nous longeons le port et allons découvrir de très beaux endroits…  Les premières auberges ne correspondent pas du tout à notre budget. Même les dortoirs sont à plus de 16 US$. Nous prolongeons donc nos investigations, nous nous enfonçons un peu plus dans la vieille ville, qui est parfois  en mauvaise état. Nous trouvons alors un hôtel, un peu plus local, avec des peintures défraîchies. La clientèle n’est pas composée de voyageurs internationaux pour le tourisme. Si nous avions le choix, nous n’aurions pas choisi pas ce dernier mais vu le temps que nous allons y rester cela fera l’affaire pour n’y passer que la nuit. 
Une fois installé, nous décidons d’aller découvrir les environs. Nous marchons tout d’abord dans le centre historique en pleine rénovation. Il comprend aussi bien des bâtiments défraîchis et des rues semblant malfamées, que de superbes bâtisses coloniales  entourant de belles places. Nous entrons dans quelques églises pour y découvrir leur architecture. Puis nous tombons, par hasard, sur un spectacle, donné par des jeunes pour la fête des femmes. Ces derniers revêtent  des habits traditionnels de fêtes. Ils nous permettent donc de nous plonger directement dans la culture du pays. Nous nous dirigeons ensuite vers la ville nouvelle et une superbe promenade toute aménagée, en bord de mer. Repassant près du port et du marché au poisson, nous achetons deux Chévichés «mixto et cocktail», que nous dégustons sur la jetée. Nous pouvons y admirer la ville nouvelle. Etant dimanche, la promenade est fréquentée par de nombreux locaux et nombres de vendeurs à la sauvette. L’ambiance et la fréquentation resteront importante jusqu’à une heure tardive.
Le lendemain, nous avons plusieurs choses prévues. Cela commence par planifier et organiser la suite de notre voyage. Pour cela nous avons étudié le fait de nous rendre dans un lieu bien particulier par nos propres moyens. Nous avons fait des recherches sur internet et dans des livres de voyage. Puis, nous nous rendons dans l’auberge de jeunesse «Lunas Castle», où nous avions vu la veille qu’ils disposaient d’un bureau qui organise des tours. Nous demandons un devis pour partir, à quelques heures de là, dans un endroit que beaucoup considèrent comme un des endroits les plus paradisiaques, qu’ils n’ont jamais été amenés à voir dans leur vie… Nous nous apercevons très vite que la somme a déboursé et quasi-identique   à celle en solo. Néanmoins grâce à cela nous n’avons ni à nous occuper de la logistique, ni du transport et des activités sur place… Nous n’allons donc pas réfléchir très longtemps. Il nous reste encore à définir la date de départ et combien de jours nous voulons rester sur place. Un facteur important est à prendre en compte. Danielle, la maman de Lucie se fait opérer prochainement. Il s’agit d’une opération assez bénigne. Mais comme lors de toute opération avec anesthésie générale, rien n’est acquis d’avance. Nous aimerions avoir des nouvelles rassurantes dès que possible… Nous décidons donc de partir dès le lendemain pour 3 jours.

En attendant, nous allons visiter une petite partie d’un ensemble qui a rendu célèbre le pays. Le canal du Panama qui relie l’Atlantique et le Pacifique est un passage de transit de marchandises très important au niveau mondial. Cela lui permet aujourd’hui, après rétrocession  par les américains en 2000, d’avoir une certaine importance au niveau mondial. Il utilise ce pouvoir pour attirer les investisseurs étrangers, pour se développer, et sûrement bien plus encore.
Quand nous arrivons  à l’écluse de Miraflores, nous avons avoir la chance d’expérimenter un peu les prouesses technologique de cette œuvre humaine. Cette écluse est, en fait, une double écluse, qui permet à deux gros porte-conteneurs de passer cette écluse en même temps. Même si ce canal relie deux océans, il a été élevé de près de 14 mètres d’altitude pour diverses raisons techniques. Le musée, adjacent à cette écluse, permet de retracer tout l’histoire de ce point vital pour la circulation des marchandises dans le monde. Ensuite, nous  pouvons observer le passage  de plusieurs porte-conteneurs. Ils sont assistés dans la manœuvre, tout d’abord par un bateau pilote, puis par de petite locomotives qui stabilisent ces géants des mers dans les écluses. C’est vraiment bien de pouvoir expérimenter ce lieu en direct et par nos propres moyens. Après avoir visité le musée, regardé plusieurs bateaux franchir cette écluse, nous rentrons en ville pour passer une fin de journée tranquille. 
Nous préparons nos sacs pour une expérience magique qui nous attend. Nous ne prenons que le nécessaire, c’est-à-dire pas grand-chose. Nous laisserons le reste à l’auberge où nous avons réservés notre tour. Nous nous endormons avec de belles images plein les yeux. Le départ est prévu le lendemain à 5h00. Le réveil sonne quelques minutes… Nous quittons notre hôtel un peu miteux pour nous rendre dans un lieu que beaucoup dénomme comme un paradis sur terre… Mais ce dernier se mérite!


Tous les participants à cette aventure se sont réunis à l’accueil. Après un peu d’attente nous décollons vers la destination de rêve. Après un stop dans un grand supermarché, pour se munir d’assez de vivre pour les trois jours sur place, nous prenons la direction du nord. Nous empruntons une route goudronnée, seulement sur certains tronçons qui traverse des collines au relief très accidenté. Les virages sont serrés, les côtes parfois impressionnantes. Même avec des véhicules à 4 roues motorisées, il n’est pas aisé de franchir tous les obstacles. Nous allons être secoués dans tous les sens.  Certains ne se sentent pas très bien! Après deux heures de «manège routier», inclus dans le prix, nous arrivons à un des embarcadères pour les San Blas. En effet, l’archipel des San Blas est constitué de 378 îles qui s’éparpillent le long de la côte caribéenne, presque jusqu’à la frontière colombienne. Elles forment une province autonome qui est gérée par les indiens Kuna. Ceux sont les habitants originels de ces lieux…
Nous embarquons sur un bateau à moteur alors que le temps est un peu couvert. Nous nous arrêtons sur une île faite que de maisons de fortune, proche des terres continentales. Cette île est recouverte d’habitations «de fortune», qui s’entassent  les unes sur les autres. Les Kunas y ha bitent pour continuer à faire valoir leurs droits dû à la province, sans affecté ces petits paradis «sur terre» que nous allons découvrir. Je n’exagère pas mais le resterait-il s’il fallait y vivre pendant des semaines, des mois… Sans eau potable, sans vivres, ce lieu magique pourrait vite se transformer en enfer! Il est donc aisé de comprendre pourquoi les Kunas vivent compactés sur les mêmes îles alors que de grands espaces s’offrent à eux. Ils vivent principalement du commerce de noix de coco qui cultive sur les îles inhabitées, la pêche et le tourisme bien entendu. Ce dernier s’est grandement développé ces dernières années.  Bref, après avoir récupéré encore quelques vivres et des habitants, que nous déposerons sur d’autres îles nous continuons notre trajet vers notre île de résidence pendant ces trois jours…


Sur ce bateau à moteur poussé à plein régime, les gerbes d’eau s’élèvent de chaque côté.  Nous pouvons tout de même profiter du paysage et entrevoir les premières îles. Je pourrais plutôt utiliser le mot îlots, car ils ne font que quelques mètres carrés pour la plupart, centaines de mètres au plus. Après une heure de navigation, après avoir déposé d’autres personnes sur d’autres îles, nous arrivons sur l’île d’Iguana. Cette île de sable blanc est paradisiaque. Elle fait une centaine de mètres de long sur une trentaine de large. Elle est bordée par une eau bleue azur, comporte quelques palmiers et quelques habitations en bois. Nous prenons nos quartiers dans le dortoir. Nous prenons 5 minutes à découvrir l’île, puis nous repartons pour découvrir d’autres îles pendant la journée. 
Lors de cette première journée, nous accostons tout d’abord sur une île assez grande, au vu de ces voisines proches. Le soleil a fait son apparition. Il laisse apparaître une eau transparente d’un bleu splendide. Près de son rivage, un bateau de pêcheur est échoué. De petites vagues viennent le frapper régulièrement. Il est du côté de l’île un peu plus inhospitalier, où l’océan à un impact plus fort. De l’autre côté, nous pouvons nager dans une vraie «piscine». Dès les premières heures sur place, nous découvrons déjà la magie des lieux.  Entre coquillages, palmiers, eau transparente, îles désertiques et paradisiaques, nous sommes comblés. De plus,  c’est luxueux pour nous si l’on compare avec le reste du voyage. Tout est inclus. Nous avons donc le droit à un super déjeuner, avec boissons à volonté, apéritif, buffets froids et salade de fruits gigantesque en dessert. 
En milieu d’après-midi, nous partons pour une île plus grande encore.  Pour les standards européens, elle est un peu plus moderne. Il s’y trouve une grande maison avec un générateur et un tout nouvel «hôtel» qui possède des bungalows modernes. Heureusement ces derniers ne dénaturent pas trop le paysage. Ici, nous trouvons nos premières étoiles de mer et passons du temps à faire de la plongée avec masque et tuba…

Nous avons, tout de suite, déconnecté de la vie urbaine agitée de Panama City. Rien d’autre n’existe au monde à cet instant (même si nous avons une pensée pour la maman de Lucie et pour ma sœur enceinte de presque 5 mois). Ce n’est pas le retour sur l’île où nous dormons qui y changera quelque chose.  La première soirée, comme les suivantes, se passe le plus simplement du monde entre baignade, repas et discussions avec les autres personnes, qui sont hébergées sur l’île.
Que ce soit au coucher ou au lever du soleil, seuls quelques courants d’air, des oiseaux et des embarcations typiques en bois viennent rompre le silence, qui règne dans ce lieu extraordinaire. Le deuxième jour, après un petit-déjeuner simple, nous partons pour l’île Pélican… 
Souvenez-vous d’un des premiers fonds d’écran mise à disposition par Google? Un  palmier un peu penché sur une île minuscule de sable blanc, bordé par une eau d’un bleu parfait! Cette photo paradisiaque vient de cette île sur laquelle repose maintenant le dénommé «Google Tree»! Avant même de l’aborder, depuis la mer, nous en découvrons sa splendeur. Une île de sable blanc de 20 mètres sur 4 au milieu de nul part, 4 ou 5 palmiers dont l’isolé et le plus fameux d’entre-eux, une eau splendide, et voilà comment créer un cocktail détonant, dont nous allons jouir pendant de longues heures. Là encore le mot d’ordre est simple; profiter sur  l’île et dans l’eau, sans réfléchir si ce n’est qu’il faut utiliser tous nos sens pour profiter de chaque seconde  sur place. Nous ne manquons pas cette chance de vivre, une fois de plus, un rêve éveillé et de respecter les maître-mots; bonheur et bien-être! Malgré l’étroitesse de l’île nous arrivons, dans l’eau ou sur le sable,  à prendre du temps à deux. Le déjeuner partagé avec tous est du même acabit que la veille. Nous y ajoutons même, en apéro, de l’alcool que nous avons emporté avec nous. Nous alternons sinon entre baignade, farniente sur la serviette, ou grimpette sur l’arbre Google et autres occupations plaisirs. Il nous faut malheureusement en partir à un moment ou un autre…  

Mais avant de revenir sur l’île d’Iguana, nous nous arrêtons dans un autre lieu paradisiaque, qui me rappelle quelques journées vécues ultérieurement. Je pense à certains  week-ends, quand je travaillais à Miami. Nous mettons l’ancre dans un lieu, où l’eau transparente fait moins d’un mètre de profondeur alors que nous avons le sentiment d’être en plein milieu de l’océan. Parfois même, à quelques endroits, le sable refait surface. Nous passons plus d’une heure sur place à jouer au volley, à flotter, ou à jouer avec le relief atypique du lieu. Puis de retour sur Iguana, nous passons une deuxième soirée sympathique avec des personnes fortes intéressantes. 

Le troisième jour est du même acabit. Nous amerrissons sur une île différente mais toujours belle par sa splendeur et la petitesse des lieux. En trois jours, nous avons eu un beau panel de ce que l’on peut vivre dans cet archipel. Je ne dis pas que je n’aurais pas pu rester un peu plus longtemps dans ces lieux, mais nous sommes heureux du temps que nous y avons accordés.  Le programme de la journée ne change pas foncièrement et nous nous n’en plaignons pas. Nous profitons donc des dernières heures au San Blas.


Vers 15h00, nous quittons cette île. Nous retournons prendre nos affaires sur l’île d’Iguana et regagnons le continent.  A la nuit tombée, nous sommes de retour à Panama city après avoir passé plus de 2 heures en voiture à faire des «montagnes russes» mais aussi à profiter de beaux paysages, en voyant par exemple deux superbes toucans. Ayant finalement une connexion internet, nous vérifions directement que tout s’est bien passé pour Danielle; la maman de Lucie. Le mail reçu par Didier, son papa, la réconforte. Tout s’est bien passé. Danielle a pu sortir de l’hôpital. Nous profiterons de la journée du lendemain pour faire un Skype avec eux.   
En parlant de cette journée, nous prenons le temps. Lucie fait une grasse matinée pendant que je parcoure, en courant, les bords de mer. Nous prenons ensuite un agréable petit-déjeuner avant de nous promener dans la vieille ville. Les heures défilent. En début de soirée, nous nous rendons à la station de bus pour partir vers le nord. Nous voyagerons de nuit, dans un bus à étage très agréable. Souvenir d’Argentine pour nous deux, car nous nous trouvons à l’étage, tout devant. Nous ne profiterons pourtant pas du paysage, car le trajet ne se déroulera que de nuit, jusqu’à la ville de David. Ceci n’est qu’un simple passage pour se rendre à notre prochaine étape qui est la ville de Boquete. Nous y arrivons à 6h00, alors que le jour se lève. 
Après les San Blas, Panama City, le contraste est énorme.  Nous voici, à presque 2000 mètres d’altitude, dans des paysages montagnards volcaniques. Ici la nature y est verdoyante, les fleurs poussent partout dans les jardins mais aussi dans la nature. Après nous être installé dans une petite auberge, où nous allons camper, nous partons nous promener dans les environs. Nous allons naviguer entre jardins magnifiques, plantation de thé et café, chemins suivant de belles rivières ou menant parfois à de petites cascades. Quand Lucie déguste un café dans le petit magasin d’une plantation, nous savourons ensemble de bons muffins et gâteau à la banane. Continuant ensuite notre boucle, nous rencontrons des enfants, passons dans de splendides jardins avec des fleurs plus colorées les unes que les autres… En fin de journée, nous procédons à l’achat de quelques denrées alimentaires afin de se concocter un agréable repas pour le soir. Comme régulièrement en voyage, nous ne nous couchons pas trop tard. Nous avons pourtant assistés à un concert donné par un groupe formé par plusieurs jeunes de différents pays d’Amérique du Sud. Ce fut sympa. Les musiciens ont bien dynamisés le bar dans lequel ils se produisent mais nous rentreront tout de même à l’entracte.

Le lendemain matin, je pars un peu après le lever de soleil. J‘effectue une superbe ascension jusqu’au contrefort du volcan Barú. Nous le verrons d’encore plus près quelques heures plus tard. Je traverse des paysages splendides. Je me retrouve en pleine campagne. Je trouve un point de vue splendide où je peux apercevoir parfaitement tout la côté pacifique et l’océan qui la borde. Rejoignant ensuite la ville, je réveille Lucie qui a réussi à dormir dans la tente malgré le soleil de plomb qui se réfléchit sur la toile. Nous prenons notre temps en cette journée, surtout qu’une longue nuit nous attend. Nous commençons par changer d’auberge car nous avons un différend avec le propriétaire pour l’organisation et la conservation de nos affaires. Nous effectuons ensuite des petites ballades autour de la ville. Nous pensions effectuer une grande sieste au vu du programme qui nous attend, mais nous ne trouverons pas, ou plutôt nous ne prendrons pas, le temps! En soirée, nous partageons notre repas avec plusieurs voyageurs allemands, néerlandais, suisses et français. Alors que beaucoup de personnes vont se coucher, nous attendons la navette qui nous dépose au départ de la randonnée nocturne choisie. 
Lucie participe à sa première ascension d’un sommet. Elle s’en souviendra longtemps, je pense, au vu du moment vécu. Nous partons à 23h00 et arrivons quelques minutes plus tard au début du sentier. Ce dernier va nous mener 13 kilomètres plus haut, au point culminant, à 3474 mètres d’altitude. Afin de l’atteindre, il nous faut effectuer une marche d’environ 6h00 et gravir 1600 mètres de dénivelé positif. Le volcan Barú ou volcan de Chiriqui, est un volcan endormi de la cordillère de Talamanca. Il constitue le point culminant du pays. Mais nous ne sommes pas encore en haut de ce dernier alors que la journée du dimanche 13 mars se termine. Nous entreprenons l’ascension avec les lampes frontales allumées. Nous sommes accompagnés par un groupe de 4 allemandes et un couple de voyageurs un peu plus âgé. Très rapidement, nous prenons les devants et nous ne serons plus rejoints... 
Le sentier est assez facile à suivre et assez large pour permettre à un véhicule de passer, même si ce chemin semble impraticable pour de tel engin. Beaucoup plus tard nous pourrons vérifier que l’homme à inventer des machines incroyables capables de prouesses telles que celles-ci. En attendant, nous sommes seuls dans le noir. Nous ne faisons que deviner la végétation qui nous entoure. En revanche, nous profitons d’un ciel étoilé splendide, qui plus est, qui n’est pas perturbé par la lune. En effet, en cette nuit du 13 au 14 mars, il s’agit d’une lune noire. Un pas après l’autre, une discussion après une autre, les minutes s’égrènent et nous nous élevons toujours un peu plus haut! Les premières heures passent rapidement. C’est simplement agréable de partager de telle expérience avec «sa moitié»!


Après 4h00 puis 5h00 de marche cela va se compliquer un peu. Nous sommes toujours aussi soudés et heureux de vivre cela ensemble. Il fait toujours aussi beau. Il n’y a pas de vent. Le froid annoncé n’est pas vraiment présent même si je vous mentirais si je vous disais que je me promène en débardeur. Différents facteurs jouent pourtant sur le physique des troupes. Il est plus de 4h00 du matin et nous sommes toujours en pleine effort. De plus, Lucie a rarement effectué des marches à cette altitude. Alors que nous sommes à moins d’une heure du sommet, chaque pas devient un peu plus dur… Je sens la fatigue qui s’accumule. Je lui demande régulièrement comment elle se sent. Je lui demande si elle veut faire une pause. Mais Lucie a du caractère. Elle sait ce qu’elle veut et quand elle a un objectif elle essaie de s’y tenir. Nous continuons donc à monter, toujours un peu plus doucement, mais toujours avec la volonté de réussir. A 4h30, les yeux de Lucie se ferment tout seul. Elle semble avancer un peu au radar. Elle me dit que c’est de plus en plus difficile, qu’elle a envie de dormir… Je lui demande encore plusieurs fois ces ressentis! J’essaie de savoir si elle a mal quelque part, si le mal des montagnes la gagne, si son corps commence à se ressentir un peu trop fortement l’altitude. Elle m’avoue à demi-mots avoir un peu mal à la tête, avoir les jambes un peu endolories et un nœud à l’estomac. Je lui dis alors de ralentir le pas. J’essaie de la garder totalement éveiller et consciente de l’effort qu’elle effectue. Plusieurs fois je lui redis que nous pouvons nous arrêter, que nous ne sommes pas obligés d’atteindre le sommet. Mais sa force de caractère, sa détermination va avoir raison de ce sommet. Suivant le kilométrage sur les panneaux et voyant l’ombre de la montagne, nous savons que nous ne sommes plus très loin du but. 
Avant 5h00, nous atteignons un gros relais d’antenne qui fait tâche dans le paysage. Nous pensons avoir atteint le sommet. Lucie s’assoit heureuse. Deux jeunes allemands nous rejoignent après quelques minutes. Il reste en fait la partie la plus escarpée à gravir pour atteindre le pic un peu plus haut. Heureusement, cette montée à travers les rochers ne nous prendra pas plus de 20 minutes. Atteignant une grande croix blanche, nous pouvons finalement exulter de joie. La mission est réussie. La montée n’a pas été de tout repos mais nous venons ensemble, en restant très soudé, d’atteindre le sommet le plus haut du Panama. Il fait encore nuit. La fatigue se lit sur son visage. Le lever de soleil est encore dans un peu plus d’une demi-heure. Et même s’il ne fait pas trop froid, le fait de s’arrêter de marcher et de ne pas avoir les vêtements adéquats font que nous sommes un peu frigorifiés. Nous envions un peu les allemands qui ont pris leur duvet. Ils peuvent alors attendre le lever de soleil bien au chaud.

Nous allons tenir sans sourciller, en nous blottissant l’un contre l’autre. Seulement 4 autres personnes arriveront avant que le soleil émerge de l’horizon. Le spectacle est saisissant. Normalement, depuis ce sommet, nous pouvons admirer les deux océans Pacifique et Atlantique. A l’endroit où le soleil se lève, à l’est, nous ne pourrons pas observer le bleu de l’océan Atlantique car une superbe mer de nuage recouvre ce dernier. Mais le spectacle en est encore plus fascinant. De l’autre côté, l’océan Pacifique va progressivement sorti de l’ombre des montagnes de la cordillère des Andes. Le soleil nous réchauffe assez rapidement. Nous restons plus d’une heure trente au sommet  à profiter des changements de lumière, des beautés des paysages qui nous entourent.  C’est époustouflant!

Même si je me répète, ce n’est pas mon plus haut sommet, loin de là, mais je suis tellement heureux d’avoir pu le gravir avec Lucie et d’avoir réussi à la soutenir jusqu’au bout, l’aidant même parfois les bras dans les bras… Ceux sont des expériences génialissimes qui rapprochent encore plus. Comme dans la vie, rien n’est jamais acquis d’avance et nous aurons d’autres sommets à gravir. Mais si les deux personnes y croient de tout leur cœur et qu’elles restent soudées, même l’Everest ne pourrait qu’être qu’une formalité, ou du moins un sommet franchissable malgré toutes les épreuves…  En attendant, nous vivons un rêve éveillé, ce dernier a déjà été ponctué de tellement d’expériences différentes. Nous ne sommes pas encore au bout de nos surprises, allant au-devant des opportunités que nous allons savoir nous créer…
Après une ascension, il faut toujours redescendre. Ici, les choix sont limités. Nous empruntons donc le même chemin pour revenir au point de départ. Habituellement, même en plein jour, la vision des paysages est toujours différente dans un sens et dans l’autre. Il est toujours possible d’effectuer des découvertes sur un chemin emprunté quelques heures auparavant. Mais là, c’est le jour et la nuit! C’est le cas de le dire! Nous découvrons au fur et à mesure que nous descendons la nature dans laquelle nous avons auparavant évolué dans le noir. C’est vraiment sympa de prendre conscience de la nature qui nous entourait et qui auparavant ne nous laissait apercevoir que le bruit des oiseaux, des insectes et des feuilles balayées par le vent. La descente ce n’est pas jamais la partie la plus amusante. Les 14 kilomètres avec 1600 mètres de dénivelés vont être longs. Les derniers hectomètres vont être très longs surtout quand je décide de contourner un point de contrôle et que nous allons devoir batailler dans des herbes hautes… Finalement, un peu après 12h00, nous atteignons la route. Nous arrivons, sur la route, à négocier un prix intéressant pour redescendre en taxi. Voici une belle expérience qui s’achève.

Je n’ai pas besoin de vous dire que nous ne ferons pas grand-chose au cours de l’après-midi… En fait si, je le précise tout de même car beaucoup me prennent pour un hyperactif. Ils pourraient croire que j’aurais voulu continuer à explorer la région… Je sais que je ne dors pas beaucoup et que je prends part à beaucoup d’activités, mais tout de même je sais être raisonnable et raisonné. Nous passons donc un bon moment dans l’auberge qui nous a accueillis. Nous prenons une bonne douche, lavons nos affaires, et feront cette fois-ci une bonne sieste, les bras dans les bras de l’autre dans un des petits lits de notre dortoir! La fin de la journée se passera au calme. Nous allons jouir de petits plaisirs comme celui de cuisiner ensemble des aliments frais, discuter avec d’autres voyageurs, se poser sur une petite place pour regarder la vie des locaux en mouvement!
En parlant de discussions avec autrui, c’est un voyageur qui nous donne le bon plan pour passer un moment d’exception dans un petit village se situant de l’autre côté du Volcan Barú, au nord! Voilà comment, le 15 au matin, après une bonne nuit, nous prenons la direction de la ville de Volcan. Pour cela, nous descendons jusqu’à la ville de David en bus scolaire reconverti en bus de transport local… Puis nous remontons sur l’autre versant de ce volcan imposant. Nous arrivons alors dans une petite ville de transit qui ne paie pas de mine. Nous avons un peu de mal à trouver le lieu que nous cherchons. Heureusement quelques locaux ont tout de même une vague idée de l’endroit où cette maison peut se trouver. Nous nous rendons en effet chez une américaine qui vit, ici, depuis des années. Au gré de ces pérégrinations pour le travail ou le plaisir du voyage, elle a découvert au Panama un havre de paix qui lui correspond. Elle peut assouvir une passion qu’elle va nous faire partager. 
Quand nous arrivons, elle est absente. Mais son employé nous dit que nous pouvons l’attendre dans les chaises du jardin, car elle ne devrait pas tarder à revenir. En effet, quelques minutes plus tard, elle revient une pizza et une bière à la main. Rachel semble être une personne au caractère bien trempé. L’accueil n’est, au premier abord, pas très chaleureux. Je pense qu’elle voulait prendre son déjeuner tranquille et qu’elle ne s’attendait pas à avoir de la visite. Elle nous reçoit tout de même. Elle nous demande ce qui nous amène chez elle. Nous lui expliquons la rencontre que nous avons fait deux jours plus tôt et la recommandation qu’il nous a promulgué pour venir ici. Croyant que nous sommes de simples touristes intéressés par une photo avant de partir, elle nous apporte deux paresseux qu’elle nous met directement dans les bras. C’est impressionnant d’avoir ces animaux sur notre ventre, leur grand bras accroché à notre cou et surtout leurs trois doigts puissants et crochus, qui essaient de s’agripper à nous. C’est une superbe expérience mais nous aimerons en savoir plus et découvrir les autres animaux qu’elle a pris en charge, qu’elle a sauvée de mauvais traitements. Souvent des propriétaires ont essayé d’élever des animaux sauvages comme des animaux domestiques. Il y a aussi d’autres animaux qui ont été blessés, souvent par l’humain, sur leurs territoires, qui s’amenuisent à une vitesse folle… Elle comprend donc rapidement que nous aimons la nature et les animaux et que nous voulons, si possible, en savoir un peu plus et faire connaissance avec les autres résidents qu’elle a pris sous son aile. 
Plus le temps passe, plus elle s’ouvre à nous, au point même de finalement nous offrir beaucoup. Elle commence par nous faire un tour du propriétaire. Elle nous présente les animaux les uns après les autres, nous donne leur nom, leur histoire, et leurs caractéristiques. Après le Margay, des coatis, un coyote, et autres rongeurs, nous faisons la connaissance de Boomer. Il s’agit d’un petit singe dont elle est un peu trop «gaga» car c’est devenu un vrai animal domestique. Il la suit partout. Elle lui donne le biberon et lui met des couches, pour l’avoir en permanence sur elle. Je ne sais pas comme finira cette histoire mais je ressens là un manque d’affection certains chez Rachel. J’espère que cela ne nuira pas au singe.  En attendant, cette dame qui normalement accueille des voyageurs sous la formule Airbnb, dans une superbe chambre, mais pour un prix exorbitant à nos yeux de voyageurs en sac-à-dos, va nous gratifier de beaux cadeaux. Voyant nos sacs bien chargés et nous demandant notre programme, elle nous invite ensuite à planter notre tente gratuitement pour la nuit dans son jardin. Elle nous dit aussi que la moitié de la pizza qui reste sera pour notre dîner si nous le souhaitons. Elle nous sert finalement de l’eau. Elle nous dit que nous sommes libres de vaquer à nos occupations ou de passer du temps à notre guise, avec les animaux à sa charge. C’est une vraie et belle expérience qui commence. Elle nous apportera encore son lot de surprises.

Après avoir profité de la proximité avec les animaux qu’elle possède, avoir essayé de dompter Boomer, nous partons dans la campagne aux alentours de la ville de Volcan, sur un chemin que nous a indiqué Rachel. Le long de cette route, qui se transforme rapidement en chemin de terre, nous pouvons observer de nombreux oiseaux, dont des vautours qui se sont installés sur des poteaux délimitant un champ, mais aussi des oiseaux très colorés qui sont plus ou moins craintifs. Après avoir marché pendant plus d’une heure, après avoir traversée la piste d’un aéroport flambant neuf, mais semblant peu utilisé, nous arrivons dans un domaine gigantesque qui comprend un lac et surtout la préservation d’une forêt humide tropicale. La végétation y est très dense. Elle se sublime par elle-même et par son caractère sauvage… Nous aurions aimé nous enfoncer beaucoup plus dans cette forêt, mais le temps va nous manquer avant que la nuit tombe. Nous rebroussons alors chemin est découvrons sur notre route encore quelques merveilles de faune et de flore…

Au retour chez Rachel, nous continuons tout d’abord avec elle, puis profitons de faire plus ample connaissance avec certaines de ces résidents. Je vais beaucoup jouer avec le Margay qui est un animal très vif, qui semble encore très sauvage. Il adore que je lui présente un bâton. Il s’amuse à le chasser comme s’il s’agissait d’une proie qu’il devrait dévorer. Il utilise alors toutes ces techniques de chasse. Il se cache, se camoufle, surgit ensuite à une vitesse incroyable pour harponner sa proie imaginaire avec ces griffes et ces crocs. J’ai le sentiment de vivre un vrai moment de complicité avec ce félin, qui se laisse ensuite caresser la tête à travers le grillage. Rachel est de plus en plus sympathique avec nous. Après que nous ayons installé notre tente, elle nous propose que nous nous joignons à elle dans son salon, que nous utilisions la salle de bain réservée aux invités pour prendre une douche. Elle nous propose que nous mangions la pizza à l’intérieure pendant qu’elle nous prépare une de ces spécialités. Il s’agit d’un chocolat chaud intense avec de la crème chantilly et de la cannelle. Nos papilles gustatives s’en souviennent encore tellement c’était agréable au palet. Nous regardons ensuite un film avec Tom Hanks et Julia Roberts. Le son est un peu trop fort à mon goût mais c’est tellement sympa de visionner un film sur grand écran (ce qui nous est rarement arrivé pendant le voyage) alors qu’un singe te grimpe dessus et que deux paresseux se sont couchés sur tes affaires sur le canapé qui jouxte celui où tu te trouves. Nous passons donc une très bonne soirée ; Nous nous couchons avec de belles images et de belles sensations plein la tête.  
Nous avions convenus avec Rachel de nous lever assez tôt le lendemain ce qui nous arrange mutuellement. De notre côté, nous devons partir à la prochaine étape de notre périple au Panama. Concernant Rachel, elle doit vaquer à quelques occupations avant de recevoir de nouveaux hôtes pour deux soirées. Avant de se séparer, elle nous prépare le petit-déjeuner habituellement réservé aux personnes qui viennent chez elle avec Airbnb! Nous avons le droit à un café et un thé maison, du pain perdu à la cannelle et au miel mais aussi une délicieuse omelette et ces pommes de terre rissolées. Elle nous gâte vraiment. Elle fait cela par pur plaisir, pour partager sa passion des animaux, en espérant que le message de la sauvegarde de ces derniers passes. Elle aimerait, comme nous le souhaitons, que ces derniers ne soient plus maltraités, qu’ils ne soient plus en captivité avec des personnes ne sachant pas les gérer et n’ayant pas les moyens de s’en occuper. 
Après avoir salués les différents animaux, nous repartons vers David. De là, nous rencontrons un bus pour partir vers le nord-est, sur la côte Atlantique. Plus de 4h00 de bus nous font traverser des paysages de montagnes, puis nous arrivons dans une végétation beaucoup plus luxuriante. En début d’après-midi, nous arrivons à un embarcadère. Depuis ce dernier nous prenons rapidement une navette qui va nous conduire sur l’ «Isla Del Colon». C’est la plus grande île habitée d’un ensemble de 9 îles principales, qui forment la province de Bocas Del Toro. Quelques minutes après avoir débarqués, nous trouvons un logement pas cher sur la place principale de la ville. Il s’agit de l’hôtel Bambou, qui est une auberge de jeunesse avec un standard hôtelier assez bas mais correspondant parfaitement à ce que nous cherchons. Pour payer moins cher et avoir un peu plus un cocon que si nous choisissions un dortoir, nous négocions un tout petit prix pour positionner notre tente sur la terrasse du premier étage de cette auberge. Nous allons y vivre de très bons moments et effectuer de très belles rencontres. Les plus marquantes seront avec deux copains français sudistes; Marc et Max, et deux copines lesbiennes très sympathiques; Stéphanie et Célia ! Nous partagerons avec chacun d’eux un peu de temps et quelques activités.


En attendant, après nous être installé, nous allons faire un tour en ville puis sur une plage à proximité. Cette dernière n’est pas paradisiaque mais cela nous permet de nous dégourdir les jambes et profiter de l’air de la mer. Cette sortie est un prétexte aussi pour faire des courses pour le repas du soir. Nous découvrons de très beaux spécimens de papillons. En rentrant, passant à côté de l’aéroport, nous avons la stupeur de constater qu’il existe un terrain de football, qui se trouve juste derrière le départ de la piste de décollage et donc des réacteurs des avions. Il n’y a aucune protection entre les deux. Les joueurs ne s’arrêtent même pas quand un avion décolle. C’est épatant et incompréhensible qu’il n’existe pas des mesures de sécurité plus drastiques. Nous ne jouerons pas sur ce terrain. Nous allons plutôt «jouer avec le coude droit» en rentrant à l’hôtel! Nous avons encore de la Cachaça. Nous préparons donc un grand saladier de Capairinha. Nous passons un très bon moment à l’apéritif devant notre hôtel à siroter ce dernier chacun avec une paille. Nous cuisinerons ensuite ensemble avant de rapidement gagner notre tente!

Le lendemain, nous prenons un peu notre temps. Je coure plus de 2h00 le matin, longeant une belle plage, découvrant des lieux de ponte de tortues et surtout un peu plus la beauté de la région. Et encore, les plus beaux lieux restent à découvrir. Nous allons le vivre ensemble avec Lucie. En fin de matinée, après avoir préparé les pique-niques, nous partons avec Max et Marc pour découvrir l’île qui se trouve juste en face de Colon. Elle se dénomme Carenero. Les lieux sont assez agréables pour que nous y passions un très bon moment. Après avoir discutés un peu avec les deux français, nous décidons de nous éloigner de la plage principale alors qu’eux souhaitent y rester pour rencontrer une amie à qui ils ont donnés rendez-vous. Nous trouvons de notre côté de superbes criques, où nous allons un peu avoir le sentiment de jouer Robinson Crusoé.  Je monte dans un cocotier pour y cueillir trois noix de coco. Nous en dégustons immédiatement une et gardons les deux autres pour ultérieurement. La côte est marquée par des paysages assez uniques avec des rochers qui émergent de l’eau. Nous profitons de cette quiétude pendant plusieurs heures, nous déjeunons sur place avant de prendre un cocktail sur la terrasse d’un bar qui surplombe l’océan. La journée s’est évaporée comme neige au soleil, ou plutôt comme le soleil qui disparait derrière un énième nuage afin cette fois de tirer sa révérence pour la journée.  La nuit  a conquis ce  bout de planète pour les heures à venir. Demain le soleil reprendra ces droits!
En parlant de soleil, nous avons le privilège d’avoir une magnifique journée ensoleillée le lendemain, vendredi 18 mars. Sans le soleil qui va rayonner toute la journée, le tour que nous avons réservé n’aurait jamais été le même. Nous avons demandés à différents bateliers pour nous rendre dans les endroits les plus jolies de l’archipel. Mais nous nous rendons compte que le meilleur rapport qualité-prix est en fait le tour proposé par notre auberge. A 8h00 nous partons donc avec 8 autres personnes. Nous commençons par naviguer dans les zones marécageuses, passons dans la mangrove, pour atteindre une grande étendue où des dauphins sont présents quotidiennement, car ils y trouvent de la nourriture qu’ils affectionnent particulièrement. Nous restons plus de 45 minutes à les observer, à suivre deux groupes de dauphins qui chassent et jouent. Nous nous rendons ensuite dans un endroit où l’eau est d’un bleu pur. Ici, nous nous mettons à l’eau pour une séance de masque et tuba sympa même si elle n’a rien d’exceptionnelle. Continuant la navigation, nous atteignons le point le plus loin de la journée mais aussi le plus exceptionnel. Nous sommes dans le parc national Zapatilla. Nous débarquons sur une île déserte. Elle est inhabité et ne contient aucune construction. L’eau autour de cette île de sable est transparente et d’un bleu inégalé. C’est une des raisons essentielles pourquoi il était important qu’il fasse beau en cette journée et que le soleil soit présent le plus souvent possible. Nous allons nous baigner, déjeuner, échanger avec nos compagnons de journée, et marcher ensemble sur le pourtour de cette île paradisiaque. Comme toujours quand tu vis un moment des plus agréables, il passe toujours trop vite. Cette journée confirme cette règle immuable. A 15h00, nous remontons dans le bateau et retournons vers l’île de Colon. Sur le chemin retour, nous nous arrêtons sur une île qui détient un secret assez particulier. Je n’aurais cru que certains des animaux, qui y habitent, puissent y venir à la nage. Pourtant c’est le seul moyen possible et contrairement aux idées reçues, les paresseux sont plutôt de bons nageurs. Nous allons pouvoir en observer deux. Il ne s’agit pas de la même espèce que ceux que nous avons pu approcher de très près chez Rachel. C’est un réel bonheur que de voir ces animaux, réputés pour ne rien faire et se déplacer lentement, être capables de nager sur plusieurs centaines de mètres. Nous retournons ensuite à l’hôtel, où nous passons une agréable soirée à cuisiner et échanger avec les autres voyageurs.

Le lendemain matin, nous avons décidés de découvrir l’autre partie de l’île. Avec Lucie, nous sommes motivés pour traverser l’île, en diagonal, et ces vallons en vélo. 15 kilomètres nous sépare de la playa Estreyala. Nous en avons parlés avec Stéphanie et Célia. La première ira avec ces amis en bus et nous les rejoindrons sur place. Célia est quant à elle motivée et va nous suivre dans notre périple. Après avoir trouvé un loueur de vélo, et avoir fait les courses pour pique-niquer, nous partons vers la destination choisie. Malgré des vélos usés et sans réel frein (possibilité de freiner un peu en pédalant en sens inverse), nous allons vivre une belle expérience. Les montées et les descentes sont parfois rudes mais le jeu en vaut la chandelle. Les forêts tropicales que nous traversons sont splendides. Contrairement, à l’autre côté de l’île qui ne justifie pas la réputation  qui encense cette archipel, ici les paysages sont magiques. Nous passons une journée forte plaisante sur des plages paradisiaques. Nous traversons des zones de marécages. Nous plongeons avec masque et tuba près de la mangrove, où la vie poissonneuse est importante… Avant la tombée de la nuit, nous devons rebrousser chemin. Je constate malheureusement que mon pneu arrière est dégonflé et qu’il sera impossible d’effectuer tout le chemin retour dans ces conditions. Ne voulant pas rentrer en bus avec le vélo sur le toit, je fais des pieds et des mains pour trouver une solution. Après avoir attendu plus de 20 minutes un monsieur qui ne viendra pas, celui qui doit avoir le matériel adéquat, je trouve finalement une personne qui a un compresseur et les embouts pour les vélos. «Aussitôt dit, aussitôt fait», les deux roues sont regonflées en quelques secondes. Nous pouvons donc prendre le temps pour rentrer avant que la nuit noire s’installe.


La journée fut très agréable et la soirée sera du même acabit! Nous passons un peu de temps avec toutes les personnes sympas avec qui nous avons partagés un petit moment ces trois derniers jours.
Nous ne consacrerons pas tant de temps que cela à l’Amérique centrale, au vu du temps total de notre voyage. Il nous faut donc continuer notre chemin. Nous continuons à monter vers le nord-ouest. 
Le dimanche 20 Mars; cette date est importante à retenir pour diverses raisons qui vous seront présentés dans les prochains articles de mon blog, de notre blog de voyage, avec Lucie… Nous franchissons cette nouvelle frontière «à pied». J’aime vraiment ces transitions entre deux pays. Cela veut dire que nous avons du temps pour visiter plusieurs pays et que nous n’avons pas besoin de reprendre l’avion… La démarcation excite car différents facteurs changent comme la monnaie, les coutumes locales, parfois la langue (même si ce n’est pas le cas ici)... L’excitation monte comme à chaque fois que je vais découvrir un nouveau pays. Avec Lucie, nous allons vivre d’autres expériences exceptionnelles, qui sortent du quotidien de monsieur et madame tout le monde… et ce n’est que le début!!!